Le dernier George Miller a donc pour principal sujet les histoires, et plus précisément la manière de les raconter. Un sujet d’autant plus intéressant puisqu’il est délivré par un réalisateur victime de son œuvre, décrivant volontiers comme un « anti-Mad Max » son dernier projet le réalisateur n’a malheureusement pas échappé aux comparaisons intempestives et impertinentes avec la saga post-apocalyptique. Chez plus d’un la sensation que Miller fait joujou et que cela passe pour du génie parce que c’est Miller est le principal argument condamnant le film. En effet si la première partie est aussi agréable c’est parce qu’elle se nourrit d’un suspens croissant alors que de plus en plus d’issues se ferment pour les deux protagonistes pourtant immobiles dans leur chambre d’hôtel qui, quand vient l’heure du twist final, du abracadabra donnant toute sa valeur à la tension instaurée à priori, ne sont pas à la hauteur, en tout cas pas à celle qu’on aurait espéré. Le film vous tient donc en haleine avec de merveilleuses promesses durant toute la première moitié du film pour, de manière amplement assumée, vous décevoir.

Et il semble en effet que Miller l’assume complètement. Trois mille ans à t’attendre c’est un marathon qui commence par un sprint mais qui peine sur la fin. Loin d’être uniforme, il reste plus que plaisant ne serait-ce que pour constater toute la puissance d’une bonne narration, qui se permet d’utiliser tous les moyens pour plaire, d’être inspirée et surtout de tout assumer. Car si la fin mitigée peut laisser sur sa faim, il est bon de noter que le message du film est bien servi : toutes les histoires ne se terminent pas de manière grandiose. Toutes nos vies ne sont pas des films. Et si nous étions des personnages de blockbusters, ou de contes des milles et une nuits, rien ne dit que nous serions plus brillants que les autres. Ce film est un appel à l’humilité et à la simplicité du cinéma, presque un retour aux origines, sans pour autant être moralisateur ou rabaissant.

Farango
9
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le 5 déc. 2022

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Farango

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