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Troll 3 : Contamination
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Troll 3 : Contamination

Film DTV (direct-to-video) de Fabrizio Laurenti et Joe D'Amato (1991)

Diffusé sous divers titres tels que The Crawlers, Creepers, Contamination Point Sept ou le très stupide Troll III : contamination ; Contamination .7 est un film produit par le Canada et réalisé aux USA par le duo italien Joe D'Amato (non crédité) et Farizio Laurentini (sous pseudonyme). Le film n'aura jamais droit à l'obscure intimité des salles de cinéma et sera distribué uniquement en vidéo aux États Unis deux ans après la fin du tournage. Sans totalement basculer vers le nanar pur jus, le film nous offre tout de même une réjouissante petite série Z assez drôle à regarder.


Le film nous raconte l'histoire de racines d'arbres contaminées par des déchets radioactifs et qui s'attaquent aux humains car suite à une mutation génétique elles sont devenues carnivores. Et on ne le dira jamais assez c'est toujours important de bien appuyer une histoire sur des faits scientifiques solides.


Tout amateur de cinéma horrifique qui se respecte connaît la fameuse séquence des branches et racines libidineuse du Evil Dead de Sam Raimi et j'ai l'impression que Joe D'Amato aidé tout de même de deux scénaristes (Daniele Stroppa et Albert Lawrence) se sont dit que ça serait suffisant pour en faire carrément un sujet de long métrage. Avec un vague argument écologique en poche, le film va donc s’évertuer durant 90 minutes à sous exploiter une idée qui était diablement efficace et traumatisante dans le film de Sam Raimi pour en faire un assez ridicule argument horrifique. Comme si l'idée de départ n'était pas un indice suffisant sur l'inspiration, la réalisation nous balance de nombreuses séquences de camera glissante en rasant le sol à hauteur de brins d'herbes durant toute la première moitié du film. En revanche les racines sont bien moins perverses que dans Evil Dead se contentant le plus souvent de faire chuter les victimes en s'entortillant autour de leur chevilles avant de les étrangler. Pas de symbolique phallique ni de délire à la Hentaï et à peine quelques séquences horrifiques avec un chouette maquillage de visage dans lequel se sont incrustés des racines et un meurtre mal foutu mais vaguement gore avec une vilaine racine qui rentre par la bouche pour ressortir par l’orbite. On aurait pu avoir des corps écartelés par les racines, des têtes broyées par une strangulation végétale, il faudra se contenter d'acteurs agitant mollement des branches en caoutchouc qui font un bruit de fouet qu'on ferait claquer. A un moment on voit même clairement un technicien balancer un coup de racine en latex en pleine tronche à un malheureux figurant.


Le film n'est donc pas très réjouissant niveau horrifique mais il est un poil plus amusant pour son histoire assez stupide et ses personnages quasiment tous interprétés avec la monotonie d'automate récitant leurs textes avec le curseur de l'intensité mal réglé. L'héroïne est une jeune citadine qui revient dans sa campagne locale et c'est le seul personnage qui tient à peu près la route car pour le reste le film nous offre une belle galerie de caricatures ambulantes. On aura droit à un lanceur d’alerte alcoolique, un shérif corrompu et très con, un directeur d'usine machiavélique qui nous fait des rires diaboliques comme un vilain de cartoon, deux agents des services secrets type M.I.B. mais plus moustachus que dans un film turc et une prostituée au grand cœur et aux gros nichons aussi. Les personnages passent leur temps à déblatérer des banalités atterrantes quand il ne commente pas à voix haute ce qui se passe à l'écran comme lorsque qu'une jeune fille s’attardant aux toilettes rate son bus et qu'elle sort en disant « Oh zut le bus est partie sans moi », pour celles et ceux qui n'auraient pas compris c'est une précision importante. Quant aux comportements stupides des personnages on a tout de même les habitants de cette charmante petite bourgade qui dans un élan de générosité couplé à une connerie suicidaire s'en vont joyeusement déterrer des fûts hautement dangereux et radioactifs en short, tee-shirt et à mains nues. Que ne ferait on pas pour sauver la forêt, même si in fine on verra carrément se radiner d'immenses engins de chantier pour tout raser et enterrer les fûts encore plus profond détruisant dans un même élan la surface et le sous sol sans rien solutionner aux problèmes.


Contamination .7 est un divertissement parfaitement couillon mais tout à fait divertissant, avec un peu plus de gore et perversité cette histoire de racines tueuses aurait même pu se hisser au rang de sympathique petite série B.

freddyK
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le 18 mars 2025

Critique lue 24 fois

Freddy K

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