Ma première rencontre avec la série Tron, c’était Tron : l’Héritage, et déjà à l’époque j’avais trouvé le film dispensable et oubliable. La seule chose qui sauvait ce Tron : l’Héritage, c’était la bande-son réalisée par Daft Punk. Ce nouveau Tron : Ares perd, semble-t-il, cette qualité. Pire encore, désormais la licence appartient à Disney... La présence d’un château rouge sang au début de l’œuvre ne suffira pas à offrir à ce Tron : Ares une consistance suffisante ni même un quelconque enjeu. Dès lors, ce film n’a pas grand-chose pour lui. Les effets visuels sont corrects, mais je n’ai pas trouvé qu’aucun d’entre eux sortait réellement du lot. La volonté d’importer le monde virtuel dans le monde réel m’a paru plutôt cheap à certains moments ; certaines scènes sont particulièrement longues et finalement fades. Les scènes les plus intéressantes sont celles sans aucun effet spécial (ce qui est un comble).
Côté scénario, ce n’est guère mieux. Tout pourrait se résumer sur une feuille A4 qu’on aurait pris le soin de couper en deux. Le jeu d’acteur est clairement oubliable : aucun acteur n’arrive véritablement à susciter la moindre empathie, ce qui m’a amené à m’interroger sur le fait de savoir si certains n’avaient pas été remplacés par des intelligences artificielles. Le seul qui sauve le film du naufrage complet, c’est Jared Leto (c’est dire). Il est plutôt convaincant dans le rôle d’Arès, le soldat IA remplaçable qui va se découvrir des traits humains qu’il souhaite explorer (même si, là encore, le thème a déjà été essoré). En ce qui concerne la mise en scène, on use et abuse de ressorts clairement paresseux. L’exemple le plus caractéristique, c’est le chronométrage de la durée de vie des robots IA, qui ne sert qu’à rappeler que le film a un semblant d’enjeu.
Toutefois, selon moi, le plus gros problème de ce film, c’est qu’il est difficile de savoir à qui il s’adresse. Disney souhaite faire une sorte de “en même temps” : faire revenir en salle les fans de Tron de la première heure et, en même temps, leurs enfants. Cette stratégie douteuse crée un contenu édulcoré, avec des scènes de violence mais pas trop violentes, parce qu’on ne veut pas que le film passe PEGI 10. Au final, le film ne contente personne.