Regardez tous les westerns spaghettis, et revenez avec quelques déceptions!

Castellari est un réalisateur dont le style se résume à : de l'action, des explosions, des poings dans la gueule et des fusillades au ralenti comme chez Peckinpah. Dans ce film, il s'est fait visiblement plaisir (sauf pour le dernier).
Le problème étant que de mon côté j'ai eu moins de plaisir qu'avec une poignée de salopards. Le résultat est assez terne malgré l'action, les explosions et les poings dans la gueule.

En effet tous ces artifices sont déployés dans une histoire d'une banalité affligeante :
- commando de voleurs cupides mais sympas (avec en bonus un faux Klaus Kinski!)
- chef charismatique (ici on a droit à une gueule burinée qui ne sait pas faire autre chose que sourire / pas sourire comme jeu d'acteur et qui aurait pu se faire surnommer Papy comme il accuse quand même son âge),
- trésor à voler puis conserver,
- Frank Wolff qui joue le méchant...
Tous ces éléments (surtout le dernier!) ont été vus 50 fois auparavant. Le scénario tourne tellement à vide qu'à un moment un personnage annonce une nouvelle à un autre qui va le répéter à un autre qui le répète à un autre qui le répète au premier!

Mais toute cette orgie de bastons, de chutes dans le vide et d'explosions n'arrive surtout pas à cacher le manque de violence. Il y a peu de morts et beaucoup de baffes dans le vide. La traditionnelle scène de torture est une boîte de métal chauffée en plein soleil dans laquelle les méchants enferment le héros. Cela doit être atroce dans la vraie vie mais dans le film on voit juste l'acteur rentré dedans puis en ressortir dans une autre scène. Bel exemple de violence elliptique!

Mais le film se rattrape par son côté spectaculaire totalement assumé (lorsqu'on est crevé par une longue journée de boulot, c'est le genre de film à voir) mais surtout grâce à la musique de Francesco De Masi qui sublime chaque scène alors que celle-ci est plutôt quelconque.
Enfin Castellari n'est pas un manchot et nous gratifie de quelques beaux plans comme le final sous l'eau.

Créée

le 26 mai 2014

Critique lue 446 fois

2 j'aime

Jibest

Écrit par

Critique lue 446 fois

2

D'autres avis sur Tuez les tous, et revenez seul !

Tuez les tous, et revenez seul !
AMCHI
6

Le western à la Castellari

J'aime bien le style d'Enzo G. Castellari et si comme tous les réalisateurs du bis italien sa filmographie est inégale il fait partie de mes cinéastes de série B préférés. Avec Castellari à la caméra...

le 21 avr. 2016

6 j'aime

8

Tuez les tous, et revenez seul !
Lone_Sloane
7

Les 12 salopards version spaghetti

Une bande de mercenaires doit récupérer un trésor dans le camp nordiste pendant la guerre de Sécession. Enzo G. Castellari privilégie l'action pure à une quelconque psychologie des personnages...

le 12 mars 2023

5 j'aime

Tuez les tous, et revenez seul !
Play-It-Again-Seb
6

Les six salopards

Ça a la couleur du western italien, ça a l’odeur du western italien, mais, au final, ça ressemble très clairement davantage à un film de commando qu’à un western italien. Est-ce la raison pour...

Par

le 31 déc. 2024

3 j'aime

2

Du même critique

Haute tension
Jibest
3

Départementale de la mort!

J'aime mon pays et j'aime les films d'horreur mais c'est pas qqch de compatible malheureusement. Je me le suis prouvé une nouvelle fois avec ce film qu'on met pourtant dans le haut du panier de la...

le 23 mai 2014

33 j'aime

11

Le Petit journal
Jibest
7

Alternative à 50 JT

Le PJ est peut-être un journal agaçant, moralisateur, meublant parfois au point de devenir un nouveau magasin Ikea, confus entre ses moments sérieux et humoristiques souvent l'un après l'autre sans...

le 21 avr. 2014

31 j'aime

23

Merlin
Jibest
2

Critique de Merlin par Jibest

Une série fantastique : - Gandalf se transforme en Jugnot avant d'aller papoter avec Saroumane (qui s'est tressé la barbe) - Un raton-laveur américain à Brocéliande - La célèbre chaîne de montagnes...

le 30 oct. 2012

20 j'aime