La série Twin Peaks, malgré ses gros défauts sur la deuxième saison, est un milestone du genre, une série qui restera dans l’histoire de la télévision américaine de par son culot et son originalité.
Quand David Lynch décide de réaliser un film pour clore sa série, tout le monde s’attend à une vraie fin, là où la seconde saison finissait en eau de boudin. Que nenni ! Lui et son co-scénariste Robert Engels nous ont concocté un prequel, qui revient sur les origines du meurtre de Laura Palmer. Construit en deux gros actes, le film est d’une efficacité redoutable pour ceux qui ont adoré la série. Les autres s’ennuieront comme jamais par tant de digressions incompréhensibles pour le commun des mortels. Se séparant de plusieurs personnages importants de la série TV (dont Kyle MacLachlan, qui n’est là que pour quelques minutes) tout en ajoutant d’excellents acteurs comme Chris Isaak,Harry Dean Stanton et même une apparition de Jürgen Prochnow, David Lynch affiche clairement son intention : le Black Lodge, BOB, c’est tout ce qui compte. Comment en est-on arrivé là, à Twin Peaks ? A question compliquée, réponse Lynchienne : le film plonge le spectateur dans les méandres de la mythologie de la série, avec une première scène fabuleuse qui met en scène une étrange danseuse, avant d’enchaîner avec une apparition fabuleuse de David Bowie, une bonne dizaine de plans purement illogiques mais fascinants, comme Dale Cooper qui passe 3 fois devant une caméra de surveillance et un dernier segment exceptionnel d’une demi-heure qui se trouve être un des plus effrayants et anxiogène de l’œuvre de David Lynch, culminant dans les ultimes cinq dernières minutes, terrifiantes.
Twin Peaks : Fire Walk With Me détonne énormement de la série, en quittant le coté comique pour une approche dramatique et éprouvante mais ne perd rien de sa virtuosité et permet de clore le chapitre Twin Peaks avec brio.