CE SOIR SUR NOVO19
Un air de famille s’est imposé comme un classique dès sa sortie. Il faut dire que le style Jaoui/Bacri, déjà si singulier, y atteint une maturité éclatante. Quant à Cédric Klapisch, il sait magnifier le texte autant que ses interprètes, offrant à chacun l’espace nécessaire pour déployer toute sa nuance.
Le film raconte un repas de famille qui vire lentement au règlement de comptes. Mais l’essentiel réside dans la manière dont les personnages sont construits : densité, finesse, contradictions... tous les rôles sonnent juste, et tous sont incarnés avec une précision rare.
On retrouve ainsi, avec un plaisir renouvelé, Claire Maurier en mère indigne et désarmante. Wladimir Yordanoff compose un mari ignoble, terriblement humain. Catherine Frot, dans la peau d’une femme candide, est bouleversante de vérité. Jean-Pierre Darroussin apporte à son personnage une poésie douce-amère. Agnès Jaoui incarne magnifiquement une femme en éveil, en révolte. Et puis il y a Jean-Pierre Bacri : à la fois drôle et mélancolique, il rappelle ici qu’il était un immense acteur, capable d’une subtilité infinie.
Un air de famille fait partie de ces films que l’on aime revoir, tant il dit quelque chose de nous, de nos failles, de nos silences, de nos éclats. Une œuvre précieuse, un véritable bijou de cinéma.