Noir et couleurs

Ce film s'offre une magnifique ouverture musicale sur fond noir (comme à l'opéra), alors je n'ai pas repéré dans le générique si le nom du compositeur était donné, mais je trouve que ça en jette pas mal de commencer son film comme ça.

Ensuite on a Barbara Ulrich qui lit un texte de Montaigne, comme toujours chez Straub, d'un ton monotone, soit sur fond noir, soit avec une statue de Montaigne à l'image, soit avec un plan sur elle qui lit. Alors je dois avouer que j'ai pas forcément suivi ce qui se racontait, forcément avec la sobriété du dispositif il faut vraiment s'accrocher à ce qu'elle dit pour tout suivre, pour tout comprendre car rien n'est fait pour capter le spectateur. Elle lit le texte en français de l'époque, ce qui n'aide pas à rendre le film "aimable", mais je trouve ça bien, j'adore entre "advis" "ils escrivent" "Socrates" (en prononçant le s final), ça a son charme.

De plus on a évidemment des réflexions intéressantes, notamment lorsque Montaigne cite Pline sur la discipline.

Tout ça confère au film un côté assez lancinant, avec une certaine musique de l'image en alternant les différents plans (il doit y avoir 4 ou 5 cadres différents dans tout le film) avec comme fond sonore cette voix apaisante. Et si je n'ai pas tout suivi, je vais tenter de me procurer le texte (je suppose qu'il existe), donc rien n'est perdu.

Je commence à me faire à ce cinéma.