Un espion de trop
5.8
Un espion de trop

Film de Don Siegel (1977)

Alors que j'enchaînais du vrai bon cinéma avec Don Siegel, me voilà confronté à Un Espion de Trop, oeuvre très ancré dans son temps, celui de la Guerre Froide, où il est question des agents "endormis" et kamikazes, ceux qui ne savent pas qu'ils le sont jusqu'à ce qu'on les réveille.


L'oeuvre a pris un sacré coup de vieux, notamment par ses thématiques où l'opposition entre l'URSS et les USA est assez mal exploitée et même bâclée. On sent que c'est un film de commande et ne ressemble à rien de ce que j'ai pu voir de Don Siegel jusque-là, notamment dans la réalisation, les plans et l'exploitation du scénario, parfois assez lourds et jamais vraiment transcendants, à l'image de la bande-originale l'accompagnant.


L'affiche donne déjà ton avec "Bronson irréductible dans Un Espion de Trop", la cohérence n'est pas vraiment au rendez-vous et surtout Siegel ne trouve que trop rarement le bon équilibre, à l'image des séquences de dialogues souvent trop longues. D'ailleurs, heureusement que la jolie et talentueuse (et sous-estimée) Lee Remick est là, sachant apporter une touche à la fois humoristique et ambiguë, éclipsant un Charles Bronson oubliable et un Donald Pleasence en total roue-libre.


L'image est parfois assez floue, Siegel se dévoile aussi décevant de ce point de vue là où il se montre techniquement hésitant et à l'opposée de ses meilleurs films. Quelques aspects sauvent parfois le film, notamment lorsqu'il évoque les agents dormants et la recherche de ceux-ci, ainsi que l’ambiguïté tournant parfois autour de certains personnages, mais ça reste tout de même décevant, et surtout trop plat.


Don Siegel se lance avec Un Espion de Trop dans une oeuvre de commande nous renvoyant en pleine guerre froide mais il se montre trop flou, ennuyant et même sans âme, où il n'est pas aidé par le scénario et seule Lee Remick surnage un peu.

Docteur_Jivago
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le 9 juin 2017

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Docteur_Jivago

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