J'ai découvert avec surprise que Laëtitia Masson sortait un nouveau film ce mois-ci et j'étais curieux d'avoir des nouvelles de celles qui fut l'une des égéries du cinéma d'auteur français des années 90, dont la côte attribuée essentiellement par la presse a toujours été pour moi largement surestimée. Ma seconde surprise fut de constater qu'elle n'avait en fait jamais arrêté de tourner depuis la fin des 90's mais que ses films étaient passés de plus en plus inaperçus à tel point que je n'étais même pas au courant de leur existence. Elle revient donc avec un film au gros casting et au pitch fort : le dérèglement climatique fait qu'il fait un froid de canard en plein mois de juin et que les gens, partout en France, vont ce qu'ils peuvent pour survivre avec cette nouvelle contrainte, engendrant des solitudes profondes et des destins contrariés. Plusieurs personnages solitaires et perdus, d'univers différents, vont donc se croiser, et des couples, cabossés, se former. C'est donc une sorte de film chorale auquel nous sommes confier, mais dont nous restons en permanence à l'extérieur, sans jamais être concernés de rien. Car absolument rien n'est susceptible d'éveiller le moindre intérêt là-dedans. Les personnages sont mal aimables, les intrigues inexistantes et les destins d'une grande vacuité. ça se finit comme ça s'est commencé, le film passe sur toi comme de l'eau sur les plumes du cygne mort qui en est l'une des figures centrales et rien ne reste. Et puis, malgré son gros casting qui a sans doute accepté le film par amitié (je n'ai pas trouvé d'autre raison valable, mais c'en est une), le film fait fauché, en voulant se donner les moyens d'être aisé (image cinémascope, grands décors...). Je n'ai rien contre les films fauchés, bien au contraire, c'est souvent ceux que je préfère, mais je suis gêné par le film qui refuse de montrer qu'il est fauché et essaie de te faire croire qu'il joue dans une autre catégorie. ça lui donne un côté pas franc du collier, comme s'il refusait d'accepter ce qu'il est, et cette sensation enterre définitivement l'ensemble duquel je ne sauve rien, si ce n'est le plaisir de voir Elodie Bouchez qui à 50 ans n'a, je crois, jamais été aussi belle.


FrankyFockers
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le 8 mars 2023

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