Premier film des frères Taviani, "Un homme à brûler" n'est pas un objet inintéressant dans la filmographie des cinéastes, mais n'est pas franchement indispensable non plus dans l'histoire du cinéma italien. Reprenons : sous influence du documentaire et de quelques restes de Néoréalisme, les frères Taviani approchent de manière réaliste l'histoire d'un ouvrier ayant osé s'opposer à la mafia dans sa Sicile natale, ce qui le condamna évidemment à une exécution sommaire. Le film est trop lent et mou pour réellement captiver, d'autant que la même année le film de Francesco Rosi "Salvatore Giuliano" offre un tout autre spectacle cinématographique sur un sujet semblable. Il manque aussi cruellement d'audace à l'heure où un Fellini propose "La Dolce Vita" et un Antonioni son "Avventura". Pourtant, "Un homme à brûler" n'est pas négligeable en ce qu'il propose les germes du cinéma des Taviani à l'état d'embryon certes, mais bel et bien présentes : un antihéros par excellence, antipathique de surcroit, la notion de groupe primant sur l'individu et, bien évidemment, le portrait d'une région d'Italie à une époque donnée. Ce n'est pas tant le combat de Salvatore Carnevale contre la mafia qui intéresse mais la représentation du mode de vie en Sicile des années 50. Du point de vue historico-sociologique, voire anthropologique, le film est à ne pas sous-estimer. Pour le reste, il sera franchement dispensable.
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le 21 oct. 2012

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