Pour la énième fois, la comédie française se fait remaker par l’Amérique. Parfois ça a dynamise le produit original (True Lies), parfois ça remplace juste des acteurs tout en gardant la même garde-robe ou les mêmes répliques (Les Trois Fugitifs). En 1997, Disney s’attaque donc au carton de l’année ’94, Un Indien dans la ville, cher au cœur des Français qui s’était amouraché de Mimi-Siku et sa mygale Maïtika tout en s’esclaffant devant les cris de Thierry Lhermitte et les innombrables « On est mal, on est mal, on est mal! » de Patrick Timsit. Original et bien sympathique, le film d’Hervé Palud devait forcément passer les frontières…


Pour cette refonte, c’est Tim Allen qui endosse le rôle de ce courtier débordé qui se découvre un fils caché élevé en Amazonie et le ramène à New-York pour honorer une promesse pérave. Au programme des changements orchestrés par Disney : rien, le film est la copie conforme du film précédent, notre Indien adolescent escaladant juste la Statue de la Liberté au lieu de la Tour Eiffel. Ah si, une bonne idée : faire du fils caché un caucasien, unique réel point faible du film original qui voyait Thierry Lhermitte et Miou-Miou donner naissance à un Indien mat de peau. Côté mise en scène, c’est John Pasquin qui s’y colle, retrouvant Allen pour la troisième fois après la série "Papa Bricole" et Super Noël, filmant tranquillement le petit remake pépère en se calquant sur le film original.


Que l’on soit bien d’accord : Un Indien dans la ville n’avait rien de la comédie du siècle et jouait principalement sur ses comédiens plutôt que sur ses gags ou son scénario poussif. Cette transposition respectera donc à la lettre son modèle sans y apporter la moindre innovation, la moindre touche américaine. Échec cuisant au box-office local (et mondial), vaporisé par la critique U.S. qui n’avait déjà pas bien apprécié le film de Palud et sorti chez nous en salles – ce qui relève de l’exploit, vous l’accorderez, Un Indien à New York n’a d’utilité que si vous préférez la jungle new-yorkaise à celle de Paris, si vous êtes fan de Leelee Sobiesky et souhaitiez la voir dans son premier rôle ou si le sourire bright de Martin Short est votre principal point faible.

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le 16 juil. 2020

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