Une comédie étudiante trop inégale pour s'inscrire dans les réussites de la période muette de Shimizu, principalement à cause de la construction du scénario trop relâchée et de la caractérisation des personnages. Même pour une comédie, il manque un peu de substance pour que l'univers tiennent ses promesses jusqu'à la fin, surtout si on bascule dans le drame mélancolique pour les dernières scènes. C'est avant tout frustrant car il y a plusieurs scènes réussies (la pêche au scarabée ; l'amertume d'un ami ; le héros pleurant sous la douche pour cacher ses larmes) et toujours un certain don pour la mise en scène, les cadrages et le sens des extérieurs mais comme dans un certain nombre de films de cette période, j'ai le sentiment que la narration de Shimizu est parfois brouillonne, presque confuse. A se demander s'il ne manque peut-être pas tout simplement un Benshi qui comblerait certains trous.
Il semblerait que le film possède une dimension autobiographique dans le portrait du sportif. D'après ce que j'ai lu d'un autre avis sur internet, Shimizu était aussi le fils d'un marchand de soja et était plus motivé par les filles, la boisson que dans la reprise de l'entreprise familiale.
Avec ce personnage anticonformiste peu respectueux des valeurs traditionnelles et la description moderne et occidentalisé du Japon (influence du cinéma américain, match de rugby dynamique, scène dans un cabaret de luxe), ce "Boss's son" a en tout cas dû rencontrer un vif succès si on se base sur les 6 suites que Shimizu tourna les 3 années suivantes et qui sont logiquement perdues désormais.

anthonyplu
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le 8 juin 2021

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