Il y a 14 ans; j'ai découvert avec bonheur ce petit film qui ne paye pas de mine.
Ce film m'a bouleversée ! depuis, je l'ai revu bien des fois. En fait, chaque fois que j'avais besoin de retrouver la foi en mes semblables.
Il faut d'abord avoir à l'esprit, avant d'aborder ce film en 2014, qu'à sa sortie, il faisait moins "gnan-gnan" que maintenant où la mode est justement aux personnages Désabusés (avec un grand D), où quasi à chaque fois, vous voyez que même les gamines de 10 ans ne croient plus au prince charmant. Et dans un sens, c'est très bien. Très bien que les femmes ne soient plus vues comme des nunuches. Mais nous sommes tombés dans l'extrême inverse je trouve (perso je trouve ça normale qu'une petite fille croit au prince charmant...) Enfin bref, je digresse !
Par conséquent, certains n'aimeront pas car ils prendront l'optimisme et l'espérance de ce film pour de la mièvrerie bourrée de guimauve.
Ben moi je dis que, quand cela sert le propos du film de faire un peu de pathos, et surtout quand le propos est noble et d'utilité publique (on a besoin de voir des films qui prônent l'amour et la gentillesse quelques fois ! pas que de la violence et du cynisme !), ce n'est absolument pas dérangeant !
La preuve : mon homme, sans être non plus un macho à 2 balles, n'est pas fan du tout des films de plein de bons sentiments, mais ce film,il l'a adoré autant que moi à sa sortie !
L'optimisme et le foi dans le genre humain ne sont pas les seuls intérêts du film.
Les acteurs, très bien choisis, à savoir Kevin Spacey, Helen Hunt et Haley Joel Osment, sont convaincants (surtout le génialissime gamin de 6ème sens).
C'est un film très ancré dans son époque par les décors, la façon de jouer et la réal, mais justement, j'aime le charme des comédies dramatiques de la fin des années 90/début 2000. Elles ont un je ne sais quoi un peu rétro, parfois même un peu ringard (mais pas dans un sens méchant du terme).
C'est un film tendre, pour lequel j'ai de la tendresse, et pourtant, le contexte des personnages est tout sauf tendre justement. Ils évoluent dans un monde un peu "tout pourri" : le sdf, la grand-mère alcoolique brouillée avec sa fille non moins alcoolique et mère célibataire. Ca aurait vite pu tourner en Zola. Mais non justement. Le film montre le moment où, via le gamin qui a cette idée de "passer le relais", à savoir faire une bonne action (une vraie, pas juste tondre la pelouse) pour 3 personnes qui doivent à leur tour faire la même chose, tous ces personnages que la vie n'a pas épargnés vont puiser dans leurs dernières ressources, vont être poussés dans leurs derniers retranchements pour inverser la vapeur, sortir de leur cercle infernal.
A l'inverse de chez Sartre, les Autres ne sont pas l'Enfer mais la rédemption, le salut.
Ainsi ne vous fiez pas à son apparence un peu simple et bisounours. Derrière ce film se cache un vrai message d'espoir, même si la fin nous en met gros sur la patate.