James Mangold revient dans un des genres dans lesquels il est à l'aise, le biopic (Une vie volée, Walk the Line et Le Mans 66). Un parfait inconnu fait un choix à contre courant. Quand certains choisissent de montrer la carrière complète d'un artiste, celui-ci se focalisent sur une période allant de 1961 à 1965. Ce choix est induit du support d'origine Dylan Goes Electric! (2015) d'Elijah Wald. On suit donc l'histoire de Bob Dylan 19 ans fraichement arrivé dans la grosse pomme jusqu'à son passage en 1965 à la guitare électrique, un choc dans le monde de la musique folk.
Dans la forme la réalisation de James Mangold est classique. La photographie semble avoir une teinte particulière pour se rapprocher de celle des années des événements. Le scénario est sans concession sur l'artiste. Il ne cherche pas à nous le faire aimer ou détester, mais dresse un portrait qui sonne juste tant le personnage est insondable (l'équipe du film n'ayant pas pu prendre contact avec lui). Au grès des événements de l'histoire américaine, on contemple le parcours d'un artiste (n'étant pas fan des étiquettes de base) souhaitant s'extraire du moule folk dont il un fer de lance pour être lui-même. Incroyable le nombre de clopes qui sont allumés pendant le film, cela faisait longtemps que j'avais pas vu des personnages autant fumer.
Timothée Chalamet (Bob Dylan) tient peut-être ici le rôle de sa vie. Le mimétisme est saisissant dans son chant, sa façon de parler et son attitude en générale. Il mérite sa nomination aux oscars. Edward Norton (Pete Seeger) est toujours aussi bon. Elle Fanning (Sylvie Russo) est vite effacée par Monica Barbaro (Joan Baez) qui tout comme Chalamet pousse magnifiquement les chansonnette. On retrouve également à la distribution Dan Folger et Boyd Holbrook (Johnny Cash, rockeur auquel le réalisateur avait consacré le biopic Walk the Line 20 ans auparavant).