Arrivant depuis son Minnesota natal, Robert Zimmerman, dit Bob Dylan, s'installe à New York dans le but de faire carrière dans la musique folk, avec pour mentors Pete Seeger et Woody Guthrie, qui étaient déjà dans la musique contestataire.
Après Johnny Cash, James Mangold revient sur une autre icône de la chanson américaine, Bob Dylan, avec un biopic qui part de ses débuts en 1961, jusqu'au festival de Newport quatre ans plus tard où il va scandaliser ses fans en passant à la guitare électrique. C'est en quelque sorte le terreau de ce qui va constituer le chanteur toute sa carrière, à savoir qu'il ne fait rien comme les autres, qu'il écrit ce qu'il veut, quitte à déstabiliser. Ce qui sera le cas avec Blowin' in the wind, son premier gros succès en 1962, qu'il refusera de chanter à plusieurs reprises car il ne veut pas être cantonné uniquement à cette contestation. C'est clairement du bon boulot, la photo et la direction artistique sont très réussies, on voit clairement Dylan travailler à plusieurs reprises sur ses chansons, mais nous sommes clairement dans le biopic tout ce qu'il y a de plus classique, avec un Timothée Chalamet qui en fait des caisses dans le genre ténébreux, quoi qu'il reprend assez bien les titres de Dylan car c'est lui qui chante réellement, mais qui est tellement omniprésent qu'il efface Monica Barbaro (qui interprète Joan Baez) ainsi que Elle Fanning (qui joue Suze Rotolo, mais dont le nom a été modifié à la demande de Bob Dylan lui-même). Seul surnage Edward Norton en Pete Seeger ainsi que deux apparitions amusantes de Boyd Holbrook en Johnny Cash apparaissant défoncé.
Certes, le personnage de Dylan me fascine pour ce qu'il a apporté à la fois dans la culture et l'histoire américaine par la force de ses chansons, il est clairement un pivot des années 1960, mais j'aurais aimé que le film soit lui aussi plus audacieux, au lieu d'être seulement de la belle ouvrage. Cela dit, le titre (qui reprend une des paroles de Like a rolling stone) est assez juste sur Bob Dylan, qui arrive à New York la tête basse, et à la fin, part en moto lunettes noires, on n'en sait pas plus sur lui.