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UN PEU PLUS DE DOUCEUR (2025) : Netflix maquille-t-il la parentalité ?

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Il y a des films qui grattent. D’autres qui caressent à rebrousse-sens. Un peu plus de douceur ne fait ni l’un ni l’autre. Il dérape, lentement, sur le parquet d’un quotidien trop bien poli. Jaci et JP. Couple marketing, couple image. Parfaits. En apparence. Jusqu’à ce qu’un bébé entre dans la pièce. Pas le leur. Mais presque. Faux parents, vraie panique.


Joshua Rous, déjà derrière Semi-Soet (2012), revient en tendant un miroir flou à l’époque. On vend la parentalité comme un slogan. Et on finit par l’habiter comme un costume qui serre. Un peu plus de douceur, c’est une pub de couches qui suinte l’angoisse sociale. Sous le vernis, des rires gênés, des attentes écrasantes, des statuts LinkedIn à maintenir. Pas d’émotion vraie, mais une mise en scène du bonheur. Trop nette pour être sincère.


Le film aurait pu jouer la carte du feel-good. Il choisit l’ironie douce-amère. Une comédie romantique, oui, mais fracturée. Façon Le Sens de la fête mélangé à Workin’ Moms. On rit, parfois. Mais toujours à côté. Comme si l’humour avait un goût d’aspirine. Il y a quelque chose qui flotte. Une gêne feutrée. Une tendresse dysfonctionnelle.


La narration ? Linéaire. Mais étranglée. Chaque situation, chaque gag, chaque quiproquo semble venir d’un autre film. Et c’est peut-être ça, le sous-texte : on ne joue jamais dans sa propre comédie. On l’endosse. On la performe. Comme eux. Comme nous.


La photographie est trop propre. Trop beige. Trop sage. Comme un feed Instagram. Éclairage diffus, ambiance molle, atmosphère de pub wellness. On voudrait du contraste, du grain, un accident visuel. Mais non. Tout est lisse. Comme ces personnages qui sourient à s’en péter les joues.


Anel Alexander joue Jaci comme une influenceuse sous pression. Nico Panagio, en JP, semble parfois chercher une sortie de secours invisible. Les deux sont justes. Mais figés. Comme si le cadre social les empêchait d’exister vraiment. Les regards en disent plus que les dialogues. Et c’est dans les silences, dans les micro-ruptures, que le film trouve son étrangeté.


Et la musique ? Peu présente. Ou plutôt : fonctionnelle. Elle comble. Elle arrange. Mais ne trouble jamais. Là encore, tout est contrôlé. Rien ne déborde. Pas de dissonance. Pas de surprise. Une berceuse bien huilée.


Mais c’est justement ce calme qui dérange. Car derrière les couches, les biberons, les pitchs marketing, il y a une douleur sourde : celle d’un couple qui ne veut pas de cet enfant-là, mais qui en simule l’amour comme on simule une campagne. Faux lien. Vrai vide.


Un peu plus de douceur ne dit jamais ce qu’il pense. Il le laisse transpirer. Par les rires faux. Par les gestes automatisés. Par cette incapacité à savoir ce qu’on ressent vraiment. C’est là, le propos : et si notre époque était une performance parentale sans fin ? Un selfie avec un bébé qui pleure hors champ ?

Le-General
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le 24 juin 2025

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