Ceux, dont je fais partie, qui pariaient en mai dernier pour la récompense suprême pour Un simple accident, ne le faisaient pas du fait des engagements du réalisateur iranien mais bien pour la qualité du film. On y retrouve la quintessence narrative et formelle du cinéma clandestin de Jafar Panahi: une camionnette, des déplacements permanents, une galerie de personnages traumatisés par la dictature islamiste et un tragi-comique, quasi burlesque. Si la 1ere partie repose sur ce dispositif parfaitement maîtrisé par le réalisateur de Hors jeu, la seconde partie glisse vers une intense réflexion philosophique sur la vengeance et le pardon face à la torture physique et psychologique d’un régime totalitaire. Tous les acteurs, courageux, apportent une énergie, un rythme effréné indiscutables au film. La dernière séquence et surtout le tout dernier plan glaceront le sang des spectateurs: sûrement la fin la plus réussie au cinéma en 2025!