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On démarre dans une mine poussiéreuse en Éthiopie. Un endroit qui sent l'exploitation, la fureur et le sang. Des entrailles de l'enfer, d'où l'on extrait pourtant les plus belles richesses de la Terre. Deux ouvriers en découvrent une pierre précieuse. Le regard s'immerge en elle, envoutante et psychédélique. Puis on dézoome progressivement et se retrouve dans le colon d'Howard Ratner. Comme transition, on peut difficilement faire plus bizarre. Néanmoins, la suite nous apprendra que le sieur redoute une forme de cancer qui a déjà mis en boîte une partie de sa famille. Hors, la seule maladie qui lui en fait baver c'est son irresponsabilité. Eh oui, l'opale qui traverse le film n'a pas valeur métaphorique mais plutôt de catalyseur de ce qui part en sucette dans la vie d'Howard. Où à New York, ville capitaliste par excellence...
Pour le moment, concentrons-nous sur le bougre de bijoutier minable qui nous sert de personnage principal. Et plus spécifiquement de la manière avec laquelle les frères Sadfie orchestrent une cacophonie presque ininterrompue afin de rendre compte de l'énergie ahurissante déployée dans sa vie...et la ville. Et oui, rien à faire l'un et l'autre semblent intrinsèquement liés. Leur existence évoque celle d'une explosion en sons et en couleurs (la photographie de Darius Khondji est à se damner). Épuisante mais fascinante. Un mélange des genres (polar, chronique sociale, satire) instable, parfois divin parfois infernal. Pourtant, impossible de décrocher. La mise en scène à la puissance balistique dévastatrice (cette dernière demi-heure !) y est pour beaucoup. Mais tout cela perdrait beaucoup en force sans la présence d'Adam Sandler. Son Howard Ratner est une superbe et pitoyable créature, en boucle sur elle-même, simultanément produit et victime de son environnement. Dépouillé, le jeu de Sandler arrive ici à ébullition, ce qui constitue l'une de ses plus belles performances.
Uncut Gems a le charme de ces travaux à la fois abouti mais imparfait. Le genre d'œuvre qui a de bonnes chances de conserver un pouvoir d'attraction pendant un bout de temps. Comme son opale en fin de compte.

ConFuCkamuS
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le 31 janv. 2020

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