le 6 nov. 2016
La revanche du bon goût ?
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Under the Shadow
đ AnnĂ©e : 2016
đŹ RĂ©alisation : Babak Anvari
đ Pays : Royaume-Uni
đ Genre : Horreur
â Ma note : 8/10
Dans le TĂ©hĂ©ran des annĂ©es 80, entre deux alertes aux bombardements et trois coupures dâĂ©lectricitĂ©, une mĂšre tente de garder son appartement en ordre, sa fille en vie, et un djinn manifestement peu respectueux du rĂšglement de copropriĂ©tĂ© Ă distance. Under the Shadow associe lâhorreur domestique au rĂ©alisme dâune guerre bien rĂ©elle, comme si un film de possession avait dĂ©cidĂ© de sâinstaller en plein conflit Iran-Irak faute dâun logement plus calme.
Le film parvient Ă faire ce que bien des blockbusters Ă©chouent Ă rĂ©aliser malgrĂ© un budget pyrotechnique : crĂ©er une tension authentique en exploitant des Ă©lĂ©ments fort modestes â un voile, un couloir, un plafond qui grince, et le sentiment que mĂȘme les murs complotent. Le fantastique sâinfiltre lentement, avec la dĂ©licatesse dâun courant dâair sous une porte avant de renverser tout lâappartement. Il faut saluer la performance de Narges Rashidi, qui rĂ©ussit lâexploit de paraĂźtre Ă la fois rationnelle, Ă©puisĂ©e et Ă deux doigts dâinsulter un dĂ©mon par manque de sommeil.
Le choix dâun dĂ©cor rarement exploitĂ© par le cinĂ©ma dâhorreur occidental donne au film une singularitĂ© apprĂ©ciable. Non content dâeffrayer, il aborde au passage la pression sociale envers les femmes, lâoppression religieuse et la psychĂ© dâune population vivant sous les missiles. Comme souvent, le monstre nâest peut-ĂȘtre pas celui quâon croit, mĂȘme si celui-ci a lâavantage de se manifester avec un sens du timing trĂšs professionnel.
Tout nâest pas exempt de lĂ©gĂšres turbulences : lâescalade surnaturelle reste par moments un peu conventionnelle, et le djinn aurait pu se montrer plus inventif que la moyenne â mais il est vrai quâil travaille dĂ©jĂ dans des conditions assez stressantes.
En rĂ©sumĂ©, Under the Shadow rĂ©ussit Ă faire frissonner sans renoncer Ă la finesse. Un film dâhorreur intelligent, tendu, Ă©lĂ©gant, qui prouve quâavec un appartement, deux actrices talentueuses et une malĂ©diction bien Ă©levĂ©e, il est possible de faire beaucoup plus que la plupart des productions oĂč les dĂ©mons disposent pourtant dâun budget effets spĂ©ciaux nettement supĂ©rieur.
đ» Dans le mĂȘme style :
- Mister Babadook (The Babadook, 2014) de Jennifer Kent â Une mĂšre Ă©puisĂ©e, un enfant au bord de la dĂ©mission psychologique, et un monstre qui ne respecte pas les heures de visite : la parentalitĂ© comme genre horrifique Ă part entiĂšre.
- L'Ă©chine du diable (El espinazo del diablo, 2001) de Guillermo del Toro â Une guerre, un orphelinat, un fantĂŽme introverti : quand lâHistoire fait dĂ©jĂ suffisamment peur, mais quâun esprit dĂ©cide tout de mĂȘme dâen rajouter.
- Sa maison (His House, 2020) de Remi Weekes â Un couple de rĂ©fugiĂ©s dĂ©couvre que leur nouvelle maison est hantĂ©e ; comme quoi, mĂȘme en quittant un pays en guerre, il reste du travail administratif Ă faire avec lâau-delĂ .
- Under the Skin (2013) de Jonathan Glazer â Une prĂ©sence surnaturelle observe lâhumanitĂ© avec le mĂȘme enthousiasme quâun contrĂŽle fiscal : froid, clinique, mais Ă©trangement fascinant.
- 2 SĆurs (Janghwa, Hongryeon, 2003) de Kim Jee-woon â Une maison reculĂ©e, des secrets familiaux, et des apparitions qui auraient certainement pu ĂȘtre Ă©vitĂ©es avec un peu plus de communication autour de la table du dĂźner.
- L'Orphelinat (El orfanato, 2007) de J.A. Bayona â Une femme revient dans son ancienne maison transformĂ©e en orphelinat, ce qui prouve quâinviter des enfants nâest jamais une bonne idĂ©e lorsquâon souhaite un quotidien paisible.
- Relic (2020) de Natalie Erika James â Trois gĂ©nĂ©rations de femmes et une maison qui se dĂ©compose avec la mĂȘme motivation que la mĂ©moire de la grand-mĂšre : lâhorreur comme mĂ©taphore patrimoniale.
- It Follows (2014) de David Robert Mitchell â Une malĂ©diction transmissible qui poursuit avec la dĂ©termination dâun facteur en retard dans sa tournĂ©e. Minimaliste, implacable, et peu encourageant pour les sorties nocturnes.
Créée
le 31 oct. 2025
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