C’est trop long, c’est au fond assez creux et surtout ça s’évente totalement en une sorte de trip Larsvontrien sur le dernier tiers... Et pourtant... Malgré tout je ne peux pas m’empêcher de l’aimer ce film ! Elle est d’ailleurs un peu bâtarde et trompeuse cette note de 3/5 que je lui mets à cet « Under The Skin », parce qu’elle a l’air de rien que j’ai trouvé ça plutôt sympa et agréable alors que non, pas du tout. J’ai trouvé ça douloureux une bonne partie du temps tandis que durant l’autre partie j’étais parfois totalement fasciné et happé. Ça on ne pourra pas le renier : il y a un parti pris esthétique de dingue dans ce film. C’est très obscur, expérimental, déstabilisant. Ça parle peu. On ne comprend pas toujours ce que l’on voit (voir même pas du tout pour le tout début du film) et surtout on ne comprend pas vraiment ce qui se passe exactement. Personnellement je peux devenir très fan de ce genre de démarche à condition qu’elle aboutisse sur quelque-chose et qu’elle prenne sens sur le long terme. Et là, j’ai été surpris. Ça tient carrément la route pendant près de la moitié du film. Il y a une richesse visuelle hallucinante ; une osmose totale qui s’opère entre l’univers visuel et l’univers sonore, et surtout Jonathan Glazer parvient à générer un équilibre fort malin entre le mystère abscons et l’énigme sensée qui fait que sur toute la première moitié j’étais vraiment happé. Seulement voilà, dès la deuxième moitié, une routine commence à se mettre en place, et c’est seulement l’imagination visuelle et le pouvoir presque malsain de chaque scène qui fait que ça tient à peu près la route. Seulement voilà, comme je le disais au début de cette critique, le gros problème du film c’est qu’il se cherche une porte de sortie dans le dernier tiers et là, il commence à enfiler les métaphores bien grossières...


(Putain les cinéastes ; mais arrêtez avec votre forêt freudienne de merde !!!)


...et il se conclut sur – certes une image visuellement forte – mais surtout sur une trame de lecture de l’œuvre bien plus primaire qu’en son début. Donc c’est vrai qu’à bien tout prendre, il y a eu quand même pas mal d’ennui et un certain épuisement sur le final. Que ce film aurait été meilleur à mes yeux si on l’avait amputé d’une bonne demi-heure ! Mais pourtant, encore plusieurs jours après le visionnage j’avoue rester encore totalement habité par le visuel et le son de ce film. C’est un film qui a quand même une sacrée force et qui peut laisser une très belle emprunte. Il y a de l’audace ; il y a du talent. Si bien que, malgré les phases de lassitudes et de fatigue, j’avoue ne pas du tout regretter mon déplacement...

Créée

le 1 oct. 2017

Critique lue 356 fois

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7

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