Même si le film se déroule dans l’île volcanique espagnole de Ténériffe, quel manque d’imagination que de l’intituler « Under the volcano », alors que ce titre a déjà été pris, en 1984, par John Huston (1906-1987), pour l’adaptation du roman éponyme de Malcolm Lowry (1909-1957), les deux œuvres « boxant » dans la catégorie chef d’œuvre. Cela peut paraitre un détail mais la suite est à l’avenant. Vu le synopsis [une famille ukrainienne (de Kiev) passant des vacances aux Canaries, en février 2022 (pendant le carnaval), doit rester sur place, leur vol étant annulé, à la suite de l’invasion russe de leur pays], on pouvait s’attendre à un bouleversement dans leur vie, passant du statut de touristes à celui de réfugiés. Ben non ! Le sujet, peu original, est celui d’une famille, recomposée, en crise, Roma, le père veuf, ses 2 enfants, Sofia et Fedir (6 ans), et sa nouvelle femme, Nastia : Sofia, l'adolescente « malheureuse » (refusant d’envoyer ses photos de vacances sur Instagram) et tête à claque (ah l’épisode où elle tombe à la mer avec son smartphone mais qui fonctionne plus tard !), Fedir, le garçon gâté qui pleurniche facilement, la mère (non biologique) qui tente d’exister, et le père qui essaye, maladroitement, de gérer la nouvelle situation, résumée à aller en laverie automatique, à veiller à recharger les smartphones et se munir d’une batterie, notamment avant une randonnée dans la caldera de Las Cañadas. Ils ne sont pas vraiment à plaindre puisque l’hôtelier (près de Los Gigantes), par solidarité envers l’Ukraine, accepte de les héberger gratuitement. Au cas où le spectateur n’aurait pas compris l’horrible état psychologique dans lequel se trouve la famille, le réalisateur insère des images de mer agitée ! L’histoire, sans intérêt, aurait pu se passer n’importe où sur une île et dans le contexte, par exemple, de grève des transports aériens ou de conditions météorologiques empêchant le retour aérien. Il y a même une discussion entre Sofia et un migrant africain (qui se fait appeler Mike), qui lui assure que Brad Pitt jouait dans « Titanic » (1997) de James Cameron ! Le réalisateur fait preuve de démagogie en comparant leur situation à celles des migrants qui ont rallié Ténériffe depuis leur pays et réduit, entre autres, à vendre des bracelets aux touristes pour survivre. Etonnant que le film ait gagné le prix du meilleur réalisateur au festival international du film de Marrakech. Rien à voir avec « Honeymoon » (« Lune de miel ») (2024) de l'Ukrainienne Zhanna Ozirna. Même le film « Casque bleu » (1994) de Gérard Jugnot, où des touristes étaient confrontés à une guerre civile dans une île des Balkans, certes, sans prétention, était plus intéressant.