Ce John Woo est certes un génocide à lui seul mais c'est aussi un soutien économique important pour la fabrication d'armes dans le monde, la NRA lui en est très reconnaissant de cette publicité gratuite.


Je plaisante bien sûr. Celles et ceux qui pensent comme ça n'auront retenu d'Une balle dans la tête que le déferlement anarchique des prétextes à la fusillade. Pourtant, force est de constater que Woo représente un des paradoxes de la violence réelle mais aussi de la violence à l'écran. Il semble démontrer par l'absurde et l'esthétique l'innommable tension perçue dans toute violence. Il n'a jamais été aussi démonstratif. Je ne vois pas d'autre explication à cette accumulation, à cette densité d'injustices extrêmes. On ne peut pas autant défier les lois du scénario sans avoir une idée précise derrière la tête. Derrière la tête, le flingue donc. Et c'est sans doute Woo que j'aimerais interroger le plus sur le pacifisme, plutôt qu'écouter le débit de conneries au mètre cube de Pierre Rabhi.


Jamais un film n'aura autant atteint un seuil aussi épique, grand-guignolesque que ce "Une balle dans la tête". Le nombre de morts (214, soit plus d'un quart des morts dans tous les films de Woo), les situations improbables, comme un charnier sans fin, c'est une overdose qui finit par rendre fou de rage et désespéré.


Aussi intéressant que déroutant. Aussi consternant que dynamique, le tout pour une démonstration curieuse et limitée. A voir ou pas, Woo a fait un film assez magique, destructeur et écrasant, flirtant avec le Z tout en restant sérieux, un film suffisamment dans le dépassement pour devenir conceptuel et, donc, pour qu'on le décharge de toute cette violence dont on l'accuse.

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le 16 déc. 2015

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Andy Capet

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