A l'évidence, la réalisatrice Rebecca Zlotowski a été fascinée par Zahia Dehar, cette dernière étant connue pour des affaires de mœurs au début des années 2010, mais qui avait bénéficié de cette réputation sulfureuse pour faire carrière.
Aujourd'hui, la voici au cinéma, dans un premier rôle, où elle semble incarner ce qu'elle est (fut ?) : une fille légère, qui batifole de relations en relations, et qui n'a comme réel but que de jouir de la vie, en particulier grâce à son corps plantureux.


Cette jeune femme arrive dans la vie de sa cousine de 16 ans, le temps d'un été où elle se demande ce que sera son avenir professionnel. Face au côté un peu timide et coincé de cette dernière va arriver cette bombe sur les plages cannoises, où elle fera tourner bien des têtes. Je ne sais pas les références de la réalisatrice, mais on croirait voir une version moderne de Brigitte Bardot dans Et dieu créa la femme, mais dans une version 2019 où celle-ci n'hésite pas à tomber le haut, faisant voir ses seins (refaits) mais toujours dans cette légèreté apparente. C'est à la fois l'intérêt et la limite du personnage, où au fond, on n'en sait guère plus au début et à la fin. De sorte que, même si le film ne dure que 88 minutes, il aurait pu être rallongé sans réelle raisons que d'admirer cette nouvelle actrice qui, là aussi un point commun avec Bardot, joue aussi faux qu'elle.
L'autre personnage intéressant est cette cousine de 16 ans, que joue Mina Farid, dont la vie que mène cette belle blonde la fascine, au point qu'elle va se faire le même tatouage au creux des reins, et dont le film est sans doute son point de vue. celui d'une adolescente qui va entrer dans un autre monde monde, celui du luxe, de la luxure, et qui sera déterminant pour son avenir professionnel.
Une fille facile est sans nul doute féministe sur son propos, celui de vivre comme une femme l'entend et non pas du diktat des hommes, ce qui fait que ces derniers sont sous-représentés, Benoit Magimel, ou alors uniquement présents comme fonction sexuelle, Nuno Lopes.


Sur le temps de la projection, le film est agréable à voir, se voulant ouvertement provocateur sur le corps de Zahia Dehar (elle allume clairement les hommes), mais je ne vois pas vraiment l'enjeu narratif, voire son sens. Celui de vivre comme on l'entend ? C'est un peu court, jeune femme...
Cela dit, cela ne retire en rien mon admiration pour Rebecca Zlotowski qui avait réussi deux très bons premiers films, Belle épine et Grand central.

Boubakar
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le 2 avr. 2020

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