Une hirondelle a fait le printemps a deux niveaux de lecture. Il permet d'éclairer sur le quotidien d'un agriculteur où les trente-cinq heures n'existent pas. Ou alors si mais elles sont faites en deux jours et demi. Ces conditions de vie rudes sont soulignées par la solitude, l'éloignement, le mauvais temps en hiver avec la neige, le froid. Pas sûr que ça ait évoqué des vocations surtout que les paysans font régulièrement l'actualité parce qu'ils n'arrivent pas à s'en sortir. Bref, déjà en 2000 au moment de la sortie du film, la situation était déjà ce qu'elle était et ce n'est pas forcément aujourd'hui qu'elle s'est améliorée.
C'est aussi la rencontre entre une citadine qui décide de tout plaquer du jour au lendemain pour acquérir cette ferme et un vieil ours mal léché comme Michel Serrault a pu en interpréter beaucoup à la fin de sa carrière.
C'est une histoire simple. Sans artifices. Christian Carion n'essaye pas d'opposer ville et campagne profonde en essayant d'exalter l'une ou l'autre. Les deux ont leurs avantages et leurs inconvénients. Même si le vieux monsieur a tendance à être nostalgique, hostile au progrès, mais c'est le lot souvent de bien de personnes âgés qui ont le penchant d'enjoliver le bon vieux temps. On y passera un jour nous aussi. Mais en attendant, plus court qu'un week-end à la ferme, Une hirondelle a fait le printemps s'il peut être vu comme une volonté de prendre son destin en main n'oublie pas de montrer l'envers du décor.