Tempus fugit (et le spectateur hésite lui aussi)

J’ai toujours le même problème avec les biopics. On apprend des choses sur la vie de quelqu’un, et c’est très bien, c’est formidable même la connaissance. Mais malheureusement dans la très grande majorité des cas, il y a une absence totale de point de vue cinématographique, à tel point qu’on est au bord du documentaire BBC.
Et effectivement, pourquoi s’embêter à en faire un film de fiction, les documentaires ont des budgets bien moindres. C’est le sentiment que j’ai eu tout au long de cette « merveilleuse histoire du temps ». J’aime bien Stephen Hawking, j’ai dévoré plus jeune « l’univers dans une coquille de noix », j’ai apprécié ses traits d’humour, sa géniale interview par John Oliver l’année dernière… j’ai appris ici l’histoire de sa vie que je ne connaissais pas dans le détail.

Je n’irais pas jusqu’à dire que j’aurais pu me contenter de sa notice wikipedia, et ce d’autant plus parce que la saloperie de maladie qui le touche, les conséquences induites, la dégénérescence progressives sont des éléments qui sont particulièrement visuels, dans l’appréhension que l’on peut avoir de l’horreur de voir son corps échapper à son contrôle.
Mais au final, il s’agit d’une romance convenue entre la belle et la bête, on accordera simplement au film de se permettre d’aller au-delà du bal final et de montrer le quotidien qui suit, avec ses difficultés, ses turpitudes… Le fait est que d’un point de vue de la mise en scène on est dans du purement illustratif, que les éléments un peu plus sombres du personnage ne sont absolument pas évoqués, et que tout ceci est extrêmement convenable et convenu.

La carrière scientifique est d’ailleurs quasi intégralement évacuée (et c’est une déception parce qu’il y avait certainement plus à dire concernant la carrière de Hawking) pour se concentrer sur le mélo, et à part nous démontrer qu’en fauteuil ou pas les couples peuvent tous s’aimer, et que cet amour est susceptible de s’arrêter un jour ou de se transformer…

Donc voilà. Boarf. Ça n’est pas nul, mais ça n’est pas franchement intéressant.
CorwinD
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Films vus en salle en 2015

Créée

le 28 janv. 2015

Critique lue 315 fois

1 j'aime

CorwinD

Écrit par

Critique lue 315 fois

1

D'autres avis sur Une merveilleuse histoire du temps

Une merveilleuse histoire du temps
EvyNadler
8

La poursuite du bonheur

Quand vous mettez le DVD de "Une merveilleuse histoire du temps" dans votre lecteur DVD (calme-toi c'est une métaphore), vous êtes en pleine cambrousse et vous avez deux chemins qui s'offrent à vous...

le 1 févr. 2015

80 j'aime

14

Une merveilleuse histoire du temps
Samu-L
4

A brief waste of time

Ok, je suis un peu dur avec ce film, c'est entendu. C'est pas si mal filmé, même si c'est très classique, mais on attend pas non plus une réalisation et un montage bien punk dans le carde d'un biopic...

le 26 juin 2015

61 j'aime

16

Une merveilleuse histoire du temps
eloch
5

Un homme et une femme ... d'exception

Un destin extraordinaire suffit-il à faire un film extraordinaire ? C’est bien la question que pose Une merveilleuse histoire du temps, dont toute la fabrication – des plans, aux choix...

le 19 janv. 2015

50 j'aime

6

Du même critique

L'Insurrection qui vient
CorwinD
7

J'attends encore

Titre polémique (ou enthousiasmant c’est selon), auteurs anonymes, édition de gauchistes brillants, le petit opuscule « l’insurrection qui vient » du Comité invisible est un objet politique et...

le 22 janv. 2015

7 j'aime

1

Le Poulpe
CorwinD
7

N'importe quoi lui...

Malgré un rythme parfois chaotique et des lenteurs pas forcément justifiées, ce céphalopode me plait quand même beaucoup. Porté par un Daroussin parfait et une ribambelle de seconds rôles, de gueules...

le 27 juin 2014

7 j'aime

4

Les Intrus
CorwinD
7

American way of life

J'ai découvert Adrian Tomine à l'occasion de ce recueil, n'ayant jamais entendu parler de lui auparavant. Sans parler d'un choc puisque ça n'est pas le cas, ces 6 histoires m'ouvrent donc à la...

le 10 janv. 2016

6 j'aime