Je dois l'avouer quand j'ai découvert Une nuit en enfer pour la première fois, j'ai pris une sacrée claque. Non pas pour son scénario ultra-original (même si l'idée est excellente), mais pour cette audace folle de nous faire passer d'un genre à l'autre sans prévenir.
- La première partie, je l'ai trouvée brillante et tendue. On suit les frères Gecko, un George Clooney d'une classe insolente et un Quentin Tarantino parfait en psychopathe imprévisible dans leur fuite après un braquage sanglant. C'est du Tarantino pur jus : des dialogues ciselés, des répliques cultes, et une violence sèche qui rappelle les meilleurs thrillers. L'ambiance road-movie et film de gangsters est parfaitement maîtrisée, et l'arrivée du pasteur et de ses enfants ajoute une dynamique inattendue, très intéressante.
Et puis, il y a le basculement.
- Quand ils arrivent au fameux "Titty Twister", j'ai d'abord pensé à un bon vieux western crasseux. La danse iconique de Salma Hayek est un moment de cinéma absolument magnétique, plein de tension sexuelle et de danger. Mais soudain, BOUM ! Le film se transforme en une orgie de gore, de vampires et de série Z assumée.
- C'est là que le 8/10 prend tout son sens pour moi. Ce changement radical, orchestré par Robert Rodriguez, est totalement inattendu et jouissif. Oui, l'intrigue perd un peu en finesse au profit d'un alignement de scènes de combats survitaminées, mais l'hommage aux films d'horreur fauchés des années 80 est réussi. L'énergie est là, le casting est en roue libre (Harvey Keitel et Tom Savini sont excellents), et on s'amuse comme des gosses devant ce carnage.
- Certes, certains effets spéciaux ont un peu vieilli, et la deuxième partie est moins forte sur l'écriture des personnages que la première. Mais honnêtement, je pardonne tout pour le courage de ce film de mélanger deux genres aussi distincts. C'est un divertissement pur, fun, irrévérencieux, et qui a marqué son époque.
- J'ai adoré : La tension de la première heure, le duo Clooney/Tarantino, et le basculement de genre spectaculaire.
- J'ai moins aimé : La légère baisse de rythme scénaristique après la transformation.
En conclusion : Une nuit en enfer est un film culte qui, malgré ses défauts (volontaires ou non), reste un trip unique et mémorable. C'est l'exemple parfait d'un projet où la folie créative a pris le dessus.