Une douce et triste reflexion sur le passage de l'adolescence à l'âge adulte. Comment faire pour être acceptée, s'accepter et s'exprimer dans une société conformiste et sans profondeur.
Il y a quelques clichés sur les différentes types de folie, mais les personnages s'arrangent et se marient bien, pour créer un huis clos touchant et délicat. Qui dit passage à l'âge adulte, dit guérison miraculeuse et décidée, dans une lutte contre soi même qui passe par l'acceptation d'une maladie problématique. Ce "détail" pourtant troublant mis de côté, la fable raconte la difficulté d'exister et de se nommer dans le monde. Ainsi, l'héroine qui surmonte ses difficultés est la seule à savoir dire et nommer ce qui se passe en elle et autour d'elle. Une belle façon de montrer le pouvoir des mots et de l'art pour prendre le conrtôle de son existence.
Le carisme des actrices est indégniable. Une bonne partie du rythme du film dépend de ces longs plans sur le visage de Winona Ryder, sa façon de fumer et de regarder ses interlocuteurs. Ce n'est pas désagréable.
Quelques beaux seconds rôles, qui n'ont pas été négligés, permettent de laisser souffler le couple central. On regrette le cliché de la femme noire en personnel médical car c'est un des rares second rôles qui ne se démarque pas, comme si les scénaristes avaient trop misé sur une évidence - la femme noire soigne - qui n'en est plus une, au lieu de lui créer un personnage crédible.