Le suicide d’Amanda Todd a fait beaucoup parlé en 2012. La jeune fille avait publié une vidéo assez connue dans laquelle on peut la voir demander de l’aide en s’exprimant à l’aide de mini-pancartes sur lesquelles étaient inscrites son message, il me semble qu’elle s’est suicidée un mois après la publication de cette vidéo.
Relançant donc largement le débat et la lutte contre le cyberharcèlement.


Pourquoi vous parler de cette jeune fille ? Et bien tout simplement parce que l’histoire d’Unfriended est directement inspirée de celle d’Amanda Todd.


Ici c’est Laura Barns qui joue le rôle de la jeune fille victime des moqueries de ses camarades, lors d’une soirée étudiante une vidéo d’elle assez compromettante (comprenez qu’elle était en train de se chier dessus) a été publiée sur Youtube. Suite à ça elle a publié une autre vidéo d’elle avec ce même système de pancarte ou, elle ne demande pas de l’aide non, mais adresse un message à toutes les personnes se moquant d’elle (comprenez « venez en face pauvres FDP », inscrit comme ceci oui). Elle finit par mettre fin à ses jour.


Le fond étant posé, on fait donc la connaissance de 6 (où 7, ça n’a aucune importance) ados via une conversation Skype. Et TOUT LE RESTE du film montrera uniquement l’écran de Blaire, une des filles. Et c’est uniquement là-dessus que mise tout le métrage. C’est assez original et bien pensé, du moins c’est ce qu’on pense les premières minutes jusqu’à l’apparition du « hacker » qui commence à les manipuler et s’introduire dans leur vie privée.
Mais passé la surprise que propose ce concept 2.0 on commence à se lasser pour finir par s’emmerder réellement. En effet se dire qu’on regarde l’écran d’un ordinateur pendant un peu moins d’une heure et demi est assez perturbant, surtout quand on a le droit aux retransmissions pourries des conversations Skype, ou encore aux résolutions merdiques des vidéos. « Ouais mais c’est comme en vrai », bah ouais mais je suis quand même venu voir un film à la base…


Les scènes d’horreur sont par contre assez mal branlées. Comment peut-on réellement avoir peur quand on ne voit pas les scènes censées être horrifiques ? Oui parce que le film mise tout sur son concept mais c’est quand même censé être un film d’horreur.
Et puis autre chose qui, du moins pour moi, a réduit à néant toutes les chances de m’effrayer : il s’agit d’un esprit.
Alors peut-être que j’aurai du plus me renseigner (si j’en attendais un minimum), peut-être que cela était évident dès le début du film, mais je m’attendais à un putain de slasher. Du moins jusqu’au premier « meurtre ». Vu que nous avons exactement la même vue qu’une webcam, que les personnages n’interagissent entre eux que par la conversation vidéo Skype des autres, ça me semblait logique qu’on voit apparaître un tueur dans le champ de vision de la caméra.
Ça aurait également ajouté un charme au fameux « hacker » plutôt qu’à cet esprit qui peut s’introduire dans leur PC et tout ce qui touche de près ou de loin à un appareil électrique pour en faire ce qu’il veut sans limite. Un peu trop facile.
Donc l’esprit de Laura prend possession de chacun des jeunes qui ont tous joué un rôle dans sa mauvaise réputation jusqu’à son suicide et les tue de manière spécifique. Le gros meurt la gorge sur le mixeur, la poupouffe avec son lisseur s’étrangle avec, le branleur avec son flingue se met une balle et le branleur au couteau se l’enfonce dans la tête.
Mais le personnage principale Blaire est tuée par quelqu’un en chair et en os. Allez savoir, on supposera que c’est Laura en personne.
Après tout, si même le film se branle de la cohérence...


Le film n’est pas long du tout mais beaucoup trop pour ce qu’il montre et plusieurs fois pendant le visionnage je me suis dit « je suis quand même en train de regarder un écran d’ordinateur sur un autre écran… ». De plus comme je l’ai dit plus haut, dans un souci de réalisme sachez que le visionnage est très loin d’être agréable, on a le droit aux cris des différents protagonistes, ce qui donne un son assez dégueulasse, ces mêmes qui parlent très souvent avec leur « qualité micro intégré dans le laptop » en même temps comme c’est le cas dans une vrai conversation Skype.


Bref, Unfriended est à éviter si vous cherchez un film d’horreur. Et si vous cherchez un film traitant de la cyberintimidation ou cyberharcèlement ou tout ce qui est cyber à la mode, sachez que la tournure ridicule que donne le réalisateur à son film masque absolument toute tentative de faire passer un message.

Redango
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le 9 sept. 2015

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