Torpilles sous le Pacifique

Je cherchais un film à chroniquer pour rendre hommage à Gene Hackman, pas évident vu que c'est un de mes acteurs préférés, j'en ai déja chroniqué plusieurs, mais surtout je voulais un film où il soit mis en valeur, je pense avoir trouvé avec USS Alabama.

Honnêtement, parmi les films de Gene, et parmi les films de sous-marins, il est loin d'être parmi mes films fétiches, mais c'est un thriller guerrier très efficace, car il est filmé comme un thriller, et c'est surtout un film de guerre psychologique intense, soi-disant inspiré d'un fait réel, qui joue sur une période de troubles dans la fédération de Russie où des missiles nucléaires menacent la sécurité des Etats-Unis et du Japon. En fait, c'est un leurre ou disons une toile de fond, car l'intrigue se concentre sur la confrontation à bord d'un sous-marin nucléaire US entre un commandant et son second qui n'ont pas la même interprétation des ordres reçus et à donner.

Ce suspense des grands fonds n'évite pas la comparaison avec A la poursuite d'Octobre Rouge et peut rappeler aussi Aux postes de combat, un film de 1965 qui développait un sujet proche ; ce cas d'affrontement entre 2 sous-mariniers gradés s'est également vu dans d'autres films, les films de sous-marins étant nombreux, je pense notamment à l'Odyssée du sous-marin Nerka, film de 1958 qui voyait une vive opposition entre un commandant expérimenté (Clark Gable) et son second plus jeune (Burt Lancaster).

En fait, si USS Alabama peut faire pâle figure face à tous ces films, il ne mérite pas le mépris, Tony Scott escamote habilement le côté politique-fiction pour dévier vers un bon récit de mutinerie et un huis-clos propice à une performance d'acteurs, et pour tenir les 2 rôles principaux, il fallait 2 poids-lourds, 2 acteurs au charisme puissant que sont Gene Hackman et Denzel Washington, leur empoignade est rude, ce qui donne une vraie dynamique à ce film, sans oublier un équipage constitué d'acteurs solides pour les seconder, comme Viggo Mortensen, George Dzundza, James Gandolfini et Matt Craven, sans oublier Jason Robards dans le rôle de l'amiral. La mise en scène au cordeau de Scott fait le reste.