Vaiana - La légende du bout du monde par WI-FI

En 2016, Disney Animation a offert au public non pas un long-métrage mais deux longs-métrages d'animation. Comme son prédécesseur, l’excellent Zootopie qui avait placé la barre haute en début d’année, Vaiana se révèle être une agréable surprise !

Pour commencer, visuellement, le film livre évidemment de très beaux graphismes. Certaines scènes offrent des couchés de soleil magnifiques, ainsi que de belles déclinaisons de teintes de couleurs et même si cela a été beaucoup dit, le travail et le rendu réalisés sur l'eau et les cheveux est tout bonnement incroyable. Même s'il est devenu la norme d'avoir de bons graphismes dans la majorité des films d'animation qui sortent aujourd'hui, les graphismes de Vaiana méritent amplement d'être soulignés.

De leur côté, les musiques envoûtent et invitent à voyager dans ces contrées polynésiennes. Les chants polynésiens associés aux sonorités tribales amènent beaucoup de charme et d’authenticité et contribuent encore plus à faire transporter le spectateur. Pour ce qui est des chansons, on a également affaire a de la bonne qualité. Lin-Manuel Miranda, que je ne connaissais pas avant de connaître le film a fait un excellent travail sur l’écriture des chansons. Je retiens personnellement l’excellent We know the Way, chantée par Lin-Manuel Miranda lui-même, You're welcome par Dwayne Johnson (et sa version française chantée par Anthony Kavanagh) ou encore Shiny interprétée par Jemain Clement.

Côté casting, Auli'i Cravalho et Dwayne Johnson livrent pour la version originale de très bonnes prestations tous les deux. Pour ce qui est de la version française, Cerise Calixte et Anthony Kavanagh font également du bon travail. J'avais quelques doutes concernant la voix de Cerise en entendant sa voix dans la première bande-annonce mais ils ont vite disparu pendant le visionnage du film. Je trouve que sa voix passe très bien, que cela soit chantée ou parlée. Quant à Anthony Kavanagh, il se montre très à l’aise dans son rôle de demi-Dieu.

Passons maintenant à un point que je salue et dont je suis assez contente qu'il soit exploité, à savoir la mise en valeur de la culture polynésienne. Ça se voit qu'un travail de recherche énorme a été fait, dans le plus grand respect de cette culture et de son peuple pour que le résultat à l’écran soit le plus fidèle et respectueux possible. J'apprécie personnellement beaucoup quand un film se donne autant de peine pour être au plus près d'une culture et pour retranscrire du mieux possible à l'écran ses traditions, ses légendes et sa philosophie de vie. Une culture bercée dans le partage et l'entraide et où l'océan occupe une place importante à tel point qu'il devient un personnage à part entière.

Concernant les personnages justement, il y a tout d’abord Vaiana que j'apprécie beaucoup pour sa façon de se débrouiller de plusieurs situations et rebondir. J'aime beaucoup ce personnage et ce pour plusieurs raisons. Premièrement son physique, on a affaire à une héroïne tout en chair (des poignets et des chevilles plus gros que d’ordinaire, un buste et des bras vigoureux et un corps athlétique). Son personnage bénéficie d’un bon traitement et sa quête personnelle (d’habitude plus souvent attribué dans les films à des personnages masculins) est intéressante à suivre et ça rend les fois où elle s'affirme haut et fort ''Je suis Vaiana!'' très appréciable je trouve.

J'ai aimé suivre son évolution, la voir s'affirmer et atteindre ses objectifs à force de courage et de détermination. D'autant plus que même si elle bénéficie à quelques moments de l'aide de l'océan et de Maui, ces derniers ne lui rendent pas forcément la tâche plus facile et ne font pas le travail à sa place. Vaiana prouve à plusieurs reprises qu'elle peut se débrouiller sans leur aide, allant même jusqu'à remplir elle-même et de sa propre initiative, la mission que Maui se devait de remplir au début.

Les deux réalisateurs John Musker et Ron Clements ont su utiliser son personnage d’une très bonne façon et ce parce qu’ils donnent le droit à Vaiana de prendre des risques parfois inconsidérés et d’échouer pour au final se trouver elle-même et se réaliser pleinement. En tout cas de mon point de vue, Vaiana fait une excellente héroïne !

Pour ce qui est des autres personnages, Maui est un personnage sympathique, voir même attachant au fil du film, de même que son acolyte mini-Maui, superbement animé à l’écran. Un personnage qui fait office pour Vaiana à la fois de mentor lorsqu'il lui apprend à naviguer et d'ami. Leur amitié évolue tout au long de l'histoire, et même si elle ne commence pas sur de bonnes bases, ils s'entraident et se soutiennent mutuellement et chacun apporte quelque chose à l'autre. Leurs interactions fonctionnent et leur duo a une bonne dynamique, ce qui le rend convainquant à l'écran.

Hormis Maui, les parents de Vaiana sont peu développés sans que cela ne dérange pour autant étant donné que leur rôle me semble plutôt mineur dans l'histoire. Grand-mère Tala de son côté est vraiment charmante, je trouve sa relation avec Vaiana très touchante. Tala offre à la fois humour et sagesse. J'apprécie beaucoup ses interactions avec Vaiana, que cela soit pour l'encourager ou pour être à ses côtés quand sa petite-fille en a le plus de besoin. Elle délivre aussi un excellent message en ce qui est de la soutenir même si elle rebrousse chemin dans sa quête. Pour finir bien sûr, Heihei offre des moments d'humour très efficaces, souvent à s'en tordre de rire !

Le film fait aussi plaisir et se montre rafraîchissant dans son choix de ne pas avoir de vrai antagoniste, qui est un choix qui peut ne pas plaire à ceux qui sont friands de vrais bons méchants je l'accorde. Les personnages ont plutôt affaire à des obstacles, des adversaires (les kakamoras, Tamatoa et surtout Te Ka) et ce ne sont pas moins des obstacles coriaces pour nos deux héros.

J’ai au final peu de reproches à faire à Vaiana, si ce n'est que j’aurais aimé que Lalotai (le royaume des monstres) ait été un peu plus exploité. Car la seule scène s'y déroulant est assez courte, tout comme la partie passée avec Tamatoa. Etant donné que Vaiana et Maui passent une partie de leur temps sur l'eau à naviguer, Lalotai permettait de faire une pause dans la quête principale et d'avoir des décors plus riches avec une jungle de monstres et de couleurs pour contraster avec le monde à la surface. Pourtant, il est clair que le film ne pouvait pas accorder trop de temps à cette partie de l'histoire, au risque de trop s'écarter de la quête principale, même si ça avait le mérite de changer de décors.

Pour le coup, 2016 aura été une année formidable en terme de cinéma d'animation et particulièrement pour Disney avec deux très bons long-métrages. Zootopie, ainsi que Vaiana, la légende du bout du monde confirment comme leurs prédécesseurs que depuis quelques années, Disney est bel et bien dans un nouvel âge d'or !