La maison conte son histoire du temps animée par un quatuor magistral. Joachim Trier et Eskil Vogt ont écrit finement deux sœurs, deux personnages remarquablement habités par Renate Reinsve et Inga Ibsdotter Lilleaas. Stellan Skarsgård et Elle Fanning complète un casting principal très talentueux.
Face à des fantômes, disparus ou bien vivant, Agnès et Nora vont éviter ou affronter le passé de la maison. Dramatique, et parfois drôle, les 2h d’émotion douce maintiennent en alène quant aux conclusions de ses intrigues relationnelles.
L’universalité des thèmes clamée par plusieurs commentateurs, dont le réalisateur lui-même, n’est pas si évidente selon moi. Certains ne s’y retrouveront pas et y verrons un joli long film convenu.
Parmi ces thèmes, la réconciliation intergénérationnelle longue, douloureuse et parfois impossible en est l’arc majeur. La maison a abrité plusieurs générations et leurs histoires secrètes, que certains fuient, d’autres réécrivent ou d’autres encore voudront connaitre.
La valeur sentimentale accordée aux autres et aux choses nous est singulière et est fondée sur ce que l’on croit connaître, et peut être ré-évaluée comme une relation peut être ré-conciliée.
Une reconnaissance cannoise méritée.