Vampire humaniste cherche suicidaire consentant : tout le sujet du premier long-métrage de Ariane Louis-Seize (c'est son vrai nom ?) est parfaitement synthétisé par son titre. Loin de l'horreur et du gore (quoique), le film emprunte la voie de la comédie noire avec sérieux, autrement dit sans volonté parodique d'aucune sorte, reprenant quelques figures imposées du genre. Mais derrière son esthétique crépusculaire, assaisonnée à la sauce québécoise, transparaît un autre film, classique aussi, à savoir un récit d'émancipation adolescente, avec ses ingrédients obligés : affirmation de soi, contestation d'une autorité parentale traditionnelle, harcèlement scolaire, tendances dépressives ... La réalisatrice mélange avec bonheur et originalité ses différentes épices, apportant du sang neuf, c'est le cas de le dire, à deux types de cinéma éculés. Si le film connaît une certaine baisse de régime en son milieu, il se régénère ensuite, voguant vers un dénouement satisfaisant, abordant sans complexe un chemin poétique et romantique, sans se renier pour autant. Épatante, Sara Montpetit, déjà vue dans Maria Chapdelaine et Falcon Lake, symbolise joliment une vampire nouvelle génération qui revendique son indépendance et ses choix de vie. Une incitation vivante pour le don de sang.

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le 23 déc. 2023

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