5 ans avant ce qui s'avèrera être son réel chef-d'œuvre, je veux bien entendu parler de GI Joe, Stephen Sommers nous offre ici un premier avant-goût de son génie (je n'ai pas peur de le dire), déjà entraperçu auparavant dans Le Retour de La Momie.

Ici encore, le réalisateur mêle habilement les différents mythes du 19e siècle au cours d'une aventure tout simplement épique. Ce melting-pot totalement bluffant de réalisme et de cohérence nous amène à croiser tour à tour Dr Jekyll, Mr Hyde, Frankenstein, le Pape, Dracula et autre loups garous en tous genres dans un scénario digne de David Lynch (peut-être que j'exagère mais l'idée y est), le point d'orgue du film étant évidemment ce final incroyable dont je ne révèlerai pas la teneur afin de ne pas gâcher le plaisir des futurs spectateurs de ce film (et ils sont, je l'espère, nombreux).

C'est donc avec un grand plaisir qu'on suit les pérégrinations de Hugh Jackman (qui, à part le Prestige, poursuit une carrière plus qu'honorable) parti en Transylvanie à la chasse de Dracula, campé par un Richard Roxburgh à faire rougir de honte Gary Oldman et son cabotinage éhonté dans le Dracula de Coppola.

Il est aidé pour cela par deux personnages. D'un côté David Wenham (Carl dans le film), beaucoup plus convaincant qu'en Faramir, le Mac Gyver médiéval mais aussi et surtout le personnage qui permet au spectateur de trouver son compte de bons mots et autres situations cocasses au fort potentiel comique.

De l'autre côté se trouve Kate Beckinsale, la régionale de l'étape, sans doute embauchée grâce à ses performances remarquables dans la saga Underworld. Agrémentée d'un léger accent est européen époustouflant de réalisme, l'ancienne élève d'Oxford nous offre ici une prestation à couper le souffle, tant l'acharnement qu'elle met à tuer Dracula est important (rappelons que sa famille se bat quand même depuis 400 ans contre un seul et même ennemi sans jamais l'avoir ne serait-ce que blessé. « Mais pourquoi ne changent-ils tout simplement de pays » me direz vous ? Oui mais non t'es con y'aurait pas de film sinon).

À côté de tout cela, la réalisation est tout simplement sans défaut. Il semblerait que toute l'équipe du film ait décidé de se sublimer afin de rendre un réel hommage à l'apport de Stephen Sommers au Cinéma (avec un grand C, c'est important). Surtout au niveau de la photographie dont les teintes bleues/violettes mettent parfaitement en valeur les magnifiques décors en CGI transylvaniens (les décors, pas la CGI, suivez un peu merde), encore qu'il faille attendre jusqu'au générique pour s'assurer de la présence d'une CGI tant tous les effets spéciaux ressemblent à s'y méprendre à la réalité. C'est bien simple, je n'avais pas vu de transformation de loup-garou aussi réussie depuis le loup-garou de Landis, alors hein, t'as qu'à voir. Les costumes et maquillage s'en donnent également à cœur joie (le eyeliner de Kate Beckinsale et son brushing sont saisissants) et la BO n'est pas en reste puisque le thème techno-folklo-médiéval principal du film semble sorti directement de la tête d'un Bernard Hermann en état de grâce.

Stephen Sommers lui même nous gratifie de sa petite patte particulière et de son style reconnaissable entre tous en se permettant des effets dignes d'un génie. Je pense ici notamment à cette habile petite accélération de l'image lors de la course en diligence qui nous fait comprendre subtilement que les chevaux transylvaniens ça va vite, très vite (« faster than a werewolf » that's what she said).

Le film a en plus la bonne idée de durée 2 heures 06 ce qui nous permet de savourer pleinement ce, et je n'ai pas peur d'employer ce terme trop souvent galvaudé, chef d'œuvre.
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le 6 mars 2011

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