Jason revient à la vie une fois de plus grâce à un court-circuit opportuniste. Subséquemment, il itère ses massacres.

Vendredi 13 : Chapitre VIII - L'Ultime Retour, cet avatar cinématographique de l'épouvante, se dresse tel un monument à la déception, un jalon regrettable dans une franchise déjà parsemée d'œuvres de qualité fluctuante. Il est, sans doute, le pire opus de cette saga prolifique, une œuvre qui navigue entre le grotesque et le franchement insignifiant.


Une Dénomination Fallacieuse et une Espérance Dépitée

Le dilemme affligeant quant à l'appellation la plus appropriée de ce métrage ne fait qu'accentuer sa profonde inanité. L'original, Jason Takes Manhattan, se révèle être une purement fallacieuse assertion, une supercherie marketing d'une audace confondante. Comment peut-on promettre la frénésie d'une mégalopole lorsque la majorité du film se déroule sur un bateau exigu et que les protagonistes ne foulent le pavé de Manhattan qu'à l'extrême fin, et pour une durée si parcimonieuse qu'elle confine à la dérision ? Cette promesse non tenue est une trahison flagrante de l'attente du spectateur, une affronterie d'une impudence rare. Et le titre français est banal.


Une Galerie de Figures Affligeantes et une Apparence Déplorable

Au risque de me répéter, les personnages qui peuplent cet écrin de désolation sont toujours aussi insipides, des archétypes creux et dépourvus de toute substance, voués à une fin prévisible et indifférente. Leur inexistence psychologique rend toute empathie vaine, transformant leur trépas en un simple intermède macabre dénué de la moindre tension dramatique.

Quant à l'apparence de Jason, défiguré et privé de son masque, elle n'est nullement effrayante ; elle est a contrario d'une laideur cartoonesque, conférant au croquemitaine une allure plus ridicule qu'inquiétante. Cette vision du monstre, loin de susciter la terreur, engendre plutôt une hilarité involontaire, sapant toute velléité de frayeur.


Une Lumière Ténue dans l'Obscurité

Pourtant, au sein de cette morne déploration, subsiste une once de grâce, un élément fugace qui transperce le voile de la médiocrité. Les apparitions subreptices de Jason enfant qui se noie, ces flashs oniriques et macabres confèrent un bref instant de trouble, de cette angoisse sourde que l'on attendrait d'un tel opus. Ces rares incursions dans le passé du tueur, par leur brièveté et leur caractère insaisissable, se révèlent être les seuls éclairs d'inspiration dans ce tableau autrement sombre.

Bref, c’est un échec retentissant, une œuvre qui cumule les lacunes narratives, esthétiques et d'exécution, se posant en triste épilogue (provisoire, évidemment) d'une franchise qui méritait sans doute une sortie bien plus digne.


Trilaw
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le 28 juil. 2025

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