Vous vous souvenez d’Extrême Limite ? Voila.

Je n’en avais jamais entendu parler. Du réalisateur et du casting non plus, du reste. Il faut dire que c’est le premier long d’Abel Ferry et le dernier en date à avoir eu droit à une exploitation en salle. Ceci expliquant peut-être cela.

Dans les montagnes croates, un groupe de cinq jeunes dont un escaladeur chevronné se lance dans une via ferrata (un genre de parcours d’escalade sur une paroi rocheuse). Comme prévu, les choses ne vont pas se passer comme prévu, d’autant que l’ambiance n’est pas au beau fixe et que les coutumes locales sont ... aiguisées .

Il ne faudra pas cinq minutes pour que les personnages nous tapent sur le système. On tentera bien de faire abstraction des répliques bas du front des uns et des autres, mais rien n’y fait, ils sont pénibles et inintéressants. Alors quand ils commencent à souffrir le martyre et à y passer un par un, c’est moche, mais c’est une forme de soulagement. Il faut dire qu’on tient là une galerie de gros nazes : un type qui sait tout sur tout et qui fait prendre des risques inconsidérés au groupe, une infirmière qui semble souffrir d’un traumatisme mal expliqué, son mec qui a le vertige et qui est jaloux comme un pou, l’ex de l’infirmière qu’elle n’a pas vu depuis des années et qui veut la pécho à nouveau. Reste la copine du cador, seul personnage supportable dans cet enfer de types qui se prennent pour des mâles alpha. L’intrigue est à deux volets. Le premier appuie sur le danger du parcours et des imprévus, c’est classique, mais ça fonctionne plutôt bien. Le deuxième repose sur une présence en haut de cette montagne et là, on bascule dans le slasher, tendance, la colline a des yeux qu’on aurait mixé au projet Blair Witch. À vrai dire, ce serait acceptable si les personnages n’étaient pas aussi cons. La mise en scène de tout ça ne fait pas dans la finesse et le vertige ressenti par les personnages est matérialisé par un genre d’effet de focale assez moche et lourdaud. Le cut est vif et le hors-champ plutôt bien utilisé. Les effets gores sont sympas de même que la musique. Reste que tout ça paraît bien tiré par les cheveux.

Ainsi, ne vous donnez pas la peine de lancer cette petite série B sans intérêt. Il y a bien quelques frissons, mais au prix d’une exaspération grandissante à mesure que le film avance. Si bien qu’à la fin, tout ça devient assez risible.

>>> La scène qu’on retiendra ? Les scènes de baston où le type chelou bouge comme s’il avait les kiwis branchés sur le 220.