Vice-versa
7.5
Vice-versa

Long-métrage d'animation de Pete Docter et Ronnie del Carmen (2015)

Vu en avant-première dimanche matin, Vice-Versa, auquel je préfère le titre anglais Inside out, se présente comme un très joli film d'animation.
Nous plongeons à l'intérieur, en gros, du système limbique d'un bébé jusqu'à son arrivée à la porte de la puberté.
Générateur d'émotions, le film est à la fois drôle, et même très drôle, et terriblement triste. Les dessins sont aussi simples et doux que réussis, me semble-t-il. Cela m'a un peu évoqué l'univers du jeu vidéo Little Big Planet.
Tout l'intérêt du film est de montrer l'importance et l'utilité de chacune des émotions, qui composent le psychisme d'un être humain.
Le film aborde cette question du point de vue mécaniste du cerveau humain. Cette vision n'est pas fausse, mais bien sûr insuffisante, puisqu'elle ne fait appel à aucun moment, notamment à la fonction symbolique du sujet parlant. C'est donc un parti pris, du reste tout à fait respectable, d'en rester à la mécanique de la complexité cérébrale.
Ce film s'inscrit dans le discours théorisé par DARWIN en 1872, et sa théorie sur l'universalité des émotions et l'origine de la gestuelle et des expressions faciales. Théorie qui s'est trouvée popularisée par la série Lie to me, faisant connaitre au grand public le travail d'un psychologue américain versé dans la lecture faciale des émotions, Paul EKMAN. L'universalité sera illustrée, à la fin, lorsque nous serons emmenés dans les systèmes limbiques d'autres personnages (mère, père, potentiel petit copain, institutrice, clown, chat, etc.).
Ce même Paul EKMAN se trouve être consultant sur Inside out, ce qui donne une tonalité neuro-scientifique et éducative au film.
Il est montré que la joie, si elle apparaît comme le personnage principal, si elle représente l'émotion à atteindre et à conserver à tout prix, n'a aucun sens toute seule. Que les méandres du psychisme humains ont besoin de la tristesse, du dégoût, de la colère et de la peur. Plusieurs exemples y sont donnés de l'impact de chacune de ces 5 émotions, considérées par EKMAN comme primaires.
Ce film est bon pour les enfants dans son aspect divertissant, parce qu'il reste un film d'animation, et pédagogique tant sur le plan de la science que sur celui de la vie quotidienne et sa psychopathologie.
Il est bon pour les parents, un peu pour les mêmes raisons, s'ils saisissent l'occasion qui leur est donnée d'entamer un dialogue avec leur descendance.
Il est bon pour les adultes, car, en quelques mots, s'il peut remettre les êtres humains en contact avec leurs émotions, cela changerait beaucoup l'aspect des relations.
Bonne séance :)

Créée

le 14 juin 2015

Critique lue 555 fois

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Agyness-Bowie

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