Vicious
4.3
Vicious

Film de Bryan Bertino (2025)

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Il me semble que Vicious contemple son propre vide sans jamais oser y plonger.

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Il y a dans Vicious une peur qui hésite à naître, un souffle qui voudrait s’élever mais se perd dans la dérive de ses propres intentions. Bryan Bertino filme, il me semble, non pas l’effroi, mais le souvenir d’une peur qu’il ne retrouve plus. Tout commence bien pourtant : ce murmure trop proche, cette lumière qui tremble comme un secret. On croit sentir venir la brûlure, la morsure, mais rien ne prend. Oui, j’y ai cru, un instant, à ce labyrinthe de chair et d’ombre. Puis la tension s’est diluée, comme si le film se fatiguait de lui-même.


La caméra avance, hésitante, sans conviction. Elle s’attarde sur Dakota Fanning, perdue dans un décor qui la dévore sans l’aimer. Ses gestes, d’abord fragiles, deviennent mécaniques, presque absents. Il me semble que même la lumière finit par douter, qu’elle ne sait plus ce qu’elle éclaire. Le grain, trop poli, empêche la poussière d’exister. La peur ne suinte plus, elle s’évapore. Ce que Bertino cherchait — cette lente contamination du regard — s’éteint dans une neutralité grise, comme si tout battement de cœur avait été effacé au montage.


Moi, je reste à distance, prisonnier d’un film qui ne veut pas m’accueillir. Rien ne jaillit, tout s’endort. Le silence, au lieu d’être tension, devient oubli. On passe d’un plan à l’autre comme d’une pièce sans porte, sans écho, sans trace. J’y ai cru, oui, à cette promesse d’abîme, mais elle s’est dérobée. L’angoisse a cédé la place à l’indifférence. Même la dérive, pourtant chère à Bertino, paraît ici feinte, dessinée à la règle. Ce n’est plus du malaise, c’est de la distance.


Il me semble que Vicious contemple son propre vide sans jamais oser y plonger. Tout est trop sage, trop contenu, trop prudent. Et moi, spectateur égaré, je regarde cette hésitation tourner en rond, jusqu’à s’éteindre dans un dernier souffle qui n’a plus de poids. Le film voulait la peur, il n’a trouvé que le silence — mais un silence sans mystère.


Ma note : 6 / 20


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Le-General
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il y a 4 jours

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