White Water Summer (ou Victoire sur la peur en France) fait partie de ces productions ne sachant pas où aller. Mettant en avant Kevin Bacon et le jeune Sean Astin, qui venait de cartonner avec Les Goonies, le film a été vendu comme une comédie d’aventures tout public alors qu’il ressemble presque à un remake de Délivrance avec des ados. Ne vous fiez donc pas à l’affiche décontract’, au jeune casting ou à la musique pop placée n’importe comment, tout ceci n’est qu’un stratagème marketing raté pour faire croire au spectateur qu’il assiste à un teen movie dans les bois. Il n’en est rien.


Tourné en 1985, le long-métrage n’a pas conquis la production qui décida d’annuler presque le film avant de trouver une solution deux ans plus tard : le réalisateur inexpérimenté tournera quelques séquences supplémentaires avec un Sean Astin plus âgé intervenant ici et là dans le récit pour nous raconter l’histoire comme un flashback, chemise hawaïenne et lunettes de soleil à l’appui ; il faut vraiment que le spectateur s’imagine voir un film cool. Alors que Victoire sur la peur est un film très sérieux où quatre jeunes ados vont passer deux semaines dans les montagnes avec un mono branché (Bacon) qui s’avèrera être un tyran insoupçonné qui va en mettre plein la gueule au jeune Alan (Astin), le gamin n’étant dès le départ pas vraiment un sportif aventureux.


Ne sachant jamais sur quel pied danser, voulant proposer un film d’aventures trop sérieux mais modifié par les producteurs en teen movie bancal, le long-métrage laisse constamment perplexe, jusqu’à sa morale maladroite et ses idées contradictoires (il faut se montrer virulent dans l’éducation mais il faut pas être virulent non plus). Pourtant bien filmé, avec la superbe photographie du regretté John Alcott, décédé peu après le premier tournage, et contenant moult séquences sous tension n’allant malheureusement pas très loin, cette rareté reste une triste déception, un film hybride jamais fun, jamais drôle mais aussi jamais vraiment palpitant, la musique de Journey brisant constamment la tension de l’intégralité des scènes ayant un minimum d’action. À voir par curiosité.

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le 18 juin 2020

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