One shot. C'est ce qui m'a donné envie de regarder ce film et ce qui m'a fait l'apprécier.
Victoria n'a aucune pause. Il n'y a aucun "black screen" d'une poignée de secondes, où le spectateur peut reprendre son souffle, checker son smartphone et se remplir la bouche de popcorn.
Le film est tourné en une fois, la caméra suivant les moindres faits et gestes des acteurs, avec plus ou moins de netteté. Par conséquent, c'est un boulot énorme de la part des acteurs qui doivent jouer non-stop pendant 2 heures, et laissent donc place à beaucoup d'improvisation (ce qui ne se voit pas du tout pendant le film).
Outre l'ambiance berlinoise très bien retranscrit, en termes de musique, de l'environnement, du comportement des passants et de l'atmosphère en général, Victoria dispose d'un scénario assez intéressant...qui toutefois laisse à désirer de temps en temps.
Les actions incohérentes de Laia Costa nous donnent souvent envie de lui secouer les épaules et lui demander ce qu'elle a dans le crâne. Aussi naïve qu'un nouveau-né, elle ne semble jamais comprendre ce qui se passe autour d'elle, en témoigne sa phrase favorite au milieu du film lorsque la trame principale est déjà bien place : "what's going on ?". Victoria, es-tu défoncée ? As-tu un trouble de la concentration ? Ou es-tu tout simplement un peu simple d'esprit ?
C'est donc, bel et bien, le manque de réalisme qui me fait baisser la note du film, parce que personne, doté d'un minimum de bon sens, même sous l'effet de l'alcool, ne s'embarquerait dans une histoire pareille.
De même, le dénouement de l'histoire semble trop facile, Laia Costa est encore plus efficace que Di Caprio dans "Attrape-moi si tu peux", et échappe aux raids de police avec une dextérité déconcertante. Il y a une myriade de faits divers qui m'ont paru trop télescopés et bien trop peu réalistes à mon goût.
Cependant, la montée en pression dans l'histoire est plutôt bien négociée, et on se tient souvent au bord de son siège lorsque l'action fait son apparition.


Jeu d'acteur très bon, en somme, même si on aurait aussi pu se passer de l'amourette Sonne / Victoria, un peu facile également.


A voir pour ceux qui désirent faire l'expérience d'un film différent dans sa manière d'être filmé.

Djavid_Karmaly
7
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Créée

le 11 juil. 2015

Critique lue 245 fois

Djavid Karmaly

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