Sans être inconditionnel de ce genre de sujets « réalistes », Cédric Kahn a su trouver ici le ton juste pour nous raconter une histoire forte, sans facilités ni manichéisme, ayant l'intelligence de mettre l'humain au cœur du récit, avec ses forces et ses faiblesses. À ce titre, le personnage interprété par un bon Mathieu Kassovitz a quelque chose d'émouvant car si ces actes sont difficilement excusables, il agit toujours avec sincérité, au nom d'une cause qu'il considère comme noble et juste (justifiée ou pas, d'ailleurs). Conséquence : ce qui n'aurait pu être qu'un énième film naturaliste ennuyeux devient au contraire un drame sobre et convaincant, où chaque point de vue est entendu et respecté, permettant à l'œuvre de ne jamais être ambigu dans son propos ou sa nature profonde. A défaut de provoquer l'enthousiasme, une « Vie sauvage » méritant le détour.