On remet ça quand tu veux

Pour son premier jour d’exploitation au cinéma, Vingt Dieux avait trusté la première place du classement des sorties cinéma, mais malheureusement, il n’a pas franchi le million d’entrées. Néanmoins, il s’agit d’une très belle surprise de l’année 2024 avec environ 951 000 entrées dans l’Hexagone ! Pour moi, il aurait dû dépasser le million d’entrées !

Depuis quelques années, ça fait plaisir que des films comme Chien de la casse ou La Pampa parlent de la ruralité, car c’est un sujet négligé par le Cinéma Français. Les auteurs ont tendance à privilégier Paris ou les grandes villes, mais on ne parle pas assez des problèmes de la campagne française. Vingt Dieux se passe dans le Jura, un département agricole, montagneux et forestier. Les gens exploitent des fermes, se rendent dans des bals, font du « Stock Car ». Ce n’est pas du tout misérabiliste et ça change votre regard sur le monde rural, c’est une histoire d’apprentissage sur comment se débrouiller quant on est orphelin et comment faire pour réaliser le meilleur Comté de la Région à partir de rien. Ce qui est intéressant, c’est que le casting est composé essentiellement d’acteurs non professionnels. Ces interprètes amènent du naturel, de la sincérité, de la spontanéité et énormément de caractère, et on ressent beaucoup de tendresse pour les personnages. Le film a obtenu le César du Meilleur Premier Film et celui du Meilleur Espoir Féminin pour Maïwène Barthélémy, qui a suivi par le passé des études agricoles.

La fin du film m'a beaucoup intrigué. Cela semblait du non sens. Je n'avais pas compris ce que ça voulait dire... Et puis, on m'a expliqué que le personnage de Marie-Lise demandait à Totone de revenir. "Reviens quand tu veux", ou plus explicitement "On remet ça quand tu veux", a-t-elle sans doute voulu lui dire. On peut retrouver ce genre de séquence dans Emilia Perez ou dans le court-métrage Partir un jour d'Amélie Bonin... Mais ça n'arrive qu'au cinéma, et pas dans la vraie vie ! CQFD