La chiasse on aime ça, mmhhh le caca c'est délicieux surtout quand c'est arrosé d'un jet de cyprine succulé ! Karl Junior est mort ! Vive le gros Schnaas ! Karl the Butcher qui avait fini démembré dans le précédent volet revient d’entre les morts après avoir été missionné par l’enfer de ramener le scalpe du terrible Axe qui n’est autre que son fils héritier lui aussi affublé d’un heaume de chevalier et d’une hache de barbare. Violent Shit 4.0 sort à une époque où les studios Marvel n’en était alors qu’à la phase 1 de leur univers étendu. En Europe, la crise de surendettement succédait à la grande récession de 2008, et à force de nous serrer la ceinture, on en avait presque oublié l’existence de ce cher Andreas Schnaas après Nikos the Impaler qui fût son dernier film distribué par Uncut Movies. Alors que Don’t wake the Dead était censé lui faire franchir un cap ; selon ses propres termes ; il n’en sera finalement rien et le film demeurera d’ailleurs inédit dans nos contrées. Dans le plus grand des secrets, le réalisateur préparait néanmoins son grand retour derrière la caméra. Et après Les Chasses du Comte Zaroff, c’est à un autre classique que s’attaque le cinéaste en s’associant à son meilleur ami Timo Rose avec lequel il cooréalisera également Unrated la même année.


Non il ne s’agit pas d’Halloween comme l’écran titre semble l’esquisser en début de film, il aurait de toute façon été compliqué de passer derrière celui de Rob Zombie, mais plutôt aux Guerriers de la Nuit que l’on songe ici, dans sa version z teutonne dans le bois de Boulogne juxtaposé à une décharge public et des terrains vagues censé refléter l’apocalypse ou du moins le futur… Car nous sommes en 2023, et les influenceurs et le covid sont également passés par là… On ne sera donc pas surpris d’avoir affaire à une humanité dégénérescente, regroupés dans un territoire pas plus grand que la forêt de Fromezey, que des gangs tribaux tentent de se départager. Forcément avec une telle promiscuité, les tensions sont pour le moins exacerbé et les conflits monnaie courantes. Dans cette course à l’échalote, les Amazones cherchent à se tailler la plus grosse part de gâteau afin de mettre la main sur de la sève de pin qu’elles extraient à l’aide du Sperminator pour perpétuer la lignée d’âne bâté. Queen Scara semble d’ailleurs avoir hérité de l’intelligence de Nabila à force de pomper le sperme des hommes qu’elle a fait prisonnier. Mais sa soif insatiable la pousse désormais à faire front commun avec ses rivaux afin de maintenir l’équilibre de cette fragile dystopie menacé par la présence de Axe et Karl le Boucher.


Alors que le teasing promettait la rencontre entre ces deux titans du splatter underground allemand, les deux guerriers vont finalement décider de faire front commun après avoir inutilement tenté de se départager dans un combat mou du genou et mal filmé loin des standards du Chanbara auquel nous avait habitué les canons de la série. Il est de bon ton que le duo de réalisateurs est d’ailleurs choisi d’interpréter les deux rôles principaux, d’autant que l’on peut bien compter considérer Timo Rose comme le fils de prédilection d'Andreas Schnaas. Force est de constater qu’en 20 ans de carrière, ce dernier n’a toujours pas progresser sur le plan de la mise en scène, toujours aussi amateur et fauché et ce n’est pas la très faible variété des décors exigus qui viendront me faire démentir là dessus, le repère des amazones se cantonnant à une tente marabout. Paradoxalement, le film paraît plus daté qu’il ne l’est, et on sera gré que les cinéastes n’est pas céder à la mode du numérique HD qui aurai rendu le résultat encore plus cheap. Les séquences sont parfois cadrés n’importe comment à l’emporte-pièce, les combats sont très mal chorégraphiés et peu lisible, le montage cut plus agressif tend à semer intentionnellement la confusion dans la mêlée pour palier au manque de budget, tandis que les effets gore sont le plus souvent filmé en gros plan. L’accent a même été mis sur le grand guignol à grand renfort de gags et de bruitages cartoonesque Alors rassurez-vous, l’étalage de barbaque est quand même bien présent, au même titre que les décapitations, démembrement, et émasculation, mais le fait est qu’ils sont également moins inventif et sanguinolent que par le passé, même s'il faut bien aussi reconnaître que le précédent volet avait placé la barre assez haute.


Violent Shit 4.0 a donc tout d’un film amateur fait entre copains, sans ambition autre que de se replonger dans le plaisir régressif des débuts et de s’éclater à démembrer des cohorte de guerriers dans un bosquet pour ressembler à Mortal Kombat. On peut même dire que cette suite va plus loin dans le délire grindhouse et à défaut de ninja, le réalisateur recycle les herses volantes et les combats au corps à corps bien violent. L’influence de Quentin Tarantino se fait également bien sentir notamment dans la manière d’introduire les différents gangs hétéroclites présentés à la manière de Inglourious Basterds, même s’il ne suffit pas de balancer quelques grossièretés pour pouvoir égaler ses talents de dialoguistes. En revanche, l’avantage de caractériser ses personnages à l’excès et de tourner en anglais, c’est que cela permet de mieux saisir les répliques souvent trop appuyés des acteurs allemands qui cabotine à mort, et ce à défaut de pouvoir bénéficier des sous titres sur cette édition de Synapse films, le film ayant vocation à avoir une portée international. Si les auteurs s’attardent un peu trop en continuités dialogués, cela leur permet néanmoins de faire avancer une intrigue qui comme toujours n’est que prétexte à une mécanique de prédation qui culminera une fois la famille Butcher réuni au grand complet. Malheureusement, ce climax est quand même loin d’égaler celui de Infantry of Doom, et on a plus l’impression d’avoir affaire à une bagarre de cour d’école qu’à un véritable règlement de compte à couteaux tirés. L’opposition ne fera pas illusion bien longtemps, et la bataille de se transformer en génocide arménien, d’autant que les rafales de balles et les coup de bazooka tirés à bout portant ne viendront jamais à bout de Karl le mutant, gonflé à bloc après avoir ingurgité une forte dose de stéroïdes et qui va presque à lui tout seul renverser l’oppression nanarde des Amazones misandre. Une fin quelque part prophétique qui remet les femmes à leur place, cet à dire à genou et dépoitraillé après avoir ruiné ce qui était autrefois un jardin d’Eden sans haine, ni conflit. Les incels devraient grandement apprécier cette métaphore du vampirisme féminin, les autres revendront le DVD illico sur Vinted.

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le 16 mai 2024

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