Ce qui ne devrait qu’être un film entre copains a finalement muté, et Andreas Schnaas a trouvé sa vocation en livrant un coup d’essai qui possède au moins autant de fans que de détracteurs. Tourné pour une poignée de Deutsche Mark durant les week-ends, Violent Shit s’est fait une solide réputation dans le milieu du cinéma underground, installant son auteur dans la sphère des jeunes espoirs du Splatter allemand. Mais comparé à ses homologues Jorg Buttgereit et Olaf Ittenbach, le gros Schnaas fait un peu tâche par sa méconnaissance absolue de la mise en scène. Il a donc décidé de professionnaliser son approche avec un second long-métrage destiné à l’international pour échapper à la censure allemande : Zombie 90 Extreme Pestilence, un film de zombie finalement assez anecdotique, pillant sans vergogne les classiques de Georges Romero et L’Enfer des Zombies de Lucio Fulci. En s’évertuant à vouloir tourner de manière plus « académique » sans pour autant en avoir les moyens (filmage au caméscope), son oeuvre a perdu de son attrait, puisque le point fort de Violent Shit n’était pas seulement ses éviscérations et scènes gore mais bien son côté expérimental parfois bordélique il est vrai. Violent Shit 2 Mother Hold my Hand opère d’ailleurs la césure dès son introduction puisque cette suite se veut plus ambitieuse. Elle est donc tourné en scope et la première séquence a le bon ton de rentré dans le vif du sujet et ce de manière frontale. Une triade Hong-Kongaise se tapent violemment sur la gueule avant que ne débarque le vénérable Karl the Butcher affublé pour la première fois de son fameux masque iconique, faisant des sushis avec ces chinois dans un duel crépusculaire à fleur de colline qui donne au film des airs de Chanbara. Des airs seulement… on voit surtout l’influence que le cinéma Hong-Kongais a pu avoir sur l’auteur (Oui je sais que le Chanbara et les sushis sont japonais, ta gueule autiste, retourne donc te branler devant Tarkovski) qui en a livré un patchwork foutraque et stéréotypés qui préfigure déjà son futur Infantry of Doom. On peut donc presque parler d’ébauche même si cette suite reproduit peu ou prou le même schéma que le précédent.


Violent Shit 2 se résume donc aux agissements de Karl The Butcher qui tue pour satisfaire ses pulsions cannibales et honorer sa mère carnassière avec laquelle il a des rapports incestueux. Le titre évoque d’ailleurs bien ce complexe oedipien déjà à l’oeuvre dans le premier opus puisque le tueur ne peut pas s’empêcher d’ouvrir le sexe féminin pour tripatouiller les viscères à l’intérieur. Cela dit les hommes ne sont pas en reste non plus, entre l’arrachage d’une verge et des testicules pendus avec l’aide d’un crochet, il y en aura pour tous les goûts. On ira pas jusqu’à dire que le style s’est affiné, puisque Schnaas fait toujours étalage des abats, boyaux et jambonneaux en s’adonnant aux joies du démembrements façon puzzle. Le dégoût est tel qu'il pourra donner des hauts le coeur aux plus endurcis tel que moi si bien que j’ai fini par gerber dans les toilettes de mon meilleur ami toute la soirée et que l'on a dût écourter la séance pour y revenir plus tard le lendemain devant un KFC, c’est grave docteur ? Les victimes sont donc exclusivement des campeurs et badauds égarés dans la forêt, puisque Karl en a fait son terrain de chasse privé. On peut d’ailleurs voir ce personnage comme une sorte de cousin teuton dégénéré de Jason Voorhees. Parallèlement à cela, il y a un journaliste arriviste interprété par Schnaas lui-même qui mène l’enquête sur ces disparitions tandis qu’un flic lui expose le déroulement des événements qui apparaissent sous forme de flash-back à l’écran. Cette intrigue n’a pas le moindre intérêt et ne sert évidemment que de prétexte pour justifier les sévices et meurtres sauvage perpétrés tout au long du film. Le cinéaste a clairement cherché à produire une suite inutilement plus transgressive ; genre mieux que ça c’est pire, sauf que pire ne veut pas forcément dire mieux, comprendra qui peut ; à l’image d'un cunnilingus maternel qui lui permettra encore une fois de souligner le complexe oedipien à l'oeuvre (on avait compris Schnaas, merci) ou bien cette pénétration avec le reste d’une tête décapitée. Voilà grossomerdo comment résumer le bouzin qui se finira dans un véritable carnage et donnera l’occasion à son réalisateur visiblement frustré de régler ses comptes avec les critiques en tirant sur une foule de spectateurs dans une salle de cinéma. Les maigres espoirs placés en lui finiront peu à peu par s’effondrer dans ce parangon de mauvais goût et de barbaque et l’on aura cette amère sensation de s’être fait emmancher par un gros golmon qui s’extasie sur des grosses paires de nichons en souillant son pantalon et en s’exclamant haut et fort  : «  Maman, caca ! ». Mouais, faites des gosses qu’ils disaient.

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le 14 mai 2024

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