Visitor Q par Mickaël Barbato

Sans aucun doute l'un des films les plus barrés qui m'ait été donné de voir, jugez plutôt : le père cherche à faire de sa vie un documentaire à succès, le fils maltraite sa mère et se fait lui-même maltraiter à l'école, la fille se prostitue et accepte son père comme client, la mère se prostitue (également) pour s'acheter de la drogue et se découvre une passion pour son lait maternel.

Extrêmement dérangeant, ne reculant devant aucun tabou, dont une séquence de nécrophilie tellement outrageuse qu'elle en devient comique, Miike pose sa caméra en témoin de la déliquescence de cette famille. Une caméra DV, histoire de donner au récit un impact "réel" réussi et, le mot revient souvent quand on parle de ce film, dérangeant.

Seulement, il serait vraiment dommage de résumer Visitor Q à une succession de séquences chocs (insistons : ce film n'est pas pour les âmes sensibles). Je pense bien sûr à cette hallucinante scène du lait maternel jaillissant, symbole d'une maternité retrouvée, mais aussi nouveau point de départ pour cette famille malmenée. Miike, par là, met encore une fois en avant, et ce malgré toutes les conneries qui ont pu être dîtes sur son cinéma, l'importance primordiale de la femme dans la famille, un vrai cri d'amour pour ces mères amour.