Une rencontre qui débouche sur un amour passionnel dans les années 20 entre deux écrivaines qui n'ont pas laissé la même trace : Virginia Woolf et Vita Sackville-West. Toutes les deux très en avance sur leur temps : la première par son oeuvre, la deuxième par sa vie scandaleuse et libérée. Inspiré d'une pièce de théâtre et de leur foisonnante correspondance, Vita & Vitginia fait montre d'un grand classicisme hormis dans sa partition musicale (électronique) et dans quelques effets spéciaux supposés montrer la fragilité mentale de Woolf. Si le film réussit à recréer l'atmosphère de l'époque et la spécificité de ces deux femmes de "l'être", il s'avère en revanche incapable de montrer l'alchimie amoureuse entre elles, le caractère très littéraire des dialogues aidant assez peu. Le film semble en permanence à la recherche de son style, plus fasciné peut-être par le personnage flamboyant de Vita et par son inépuisable garde-robe (Gemma Arterton semble moins à l'aise qu'à l'accoutumée) que par celui de Virginia, incarnée par une très bonne actrice (Elisabeth Devicki) mais qui ne fait certainement pas dix ans de plus que son amante, comme dans la réalité. Un détail, peut-être, mais symptomatique d'un long-métrage en panne de rythme, qui abuse des gros plans et fait souvent preuve de redondance laissant à penser que la liaison n'a duré que quelques mois alors qu'elle n'a cessé qu'au bout de plusieurs années. Ce n'est donc pas la Dolce Vita & Sweet Virginia même si le film parvient à montrer comment cet amour stimula la créativité de Virginia Woolf avec l'écriture d'Orlando, l'un de ses romans les plus audacieux, directement inspiré par Vita Sackville-West.

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le 14 juil. 2019

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