Qu'un film comme Vitalina Varela de Pedro Costa puisse exister est en soi un petit miracle. Ce cinéma d'auteur, exigeant, esthète, lent et contemplatif ,n'est pas fait pour le gros de la troupe des spectateurs mais pour les festivals et quelques aficionados. Oui, Vitalina Varela est formellement somptueux, éclairé comme les toiles du Caravage avec une cinquantaine de nuances de noir, à peine trouées de lumière. Mais que dire sur le récit lui-même, puisque le cinéma est aussi là pour raconter des histoires ? Loin du Cap-Vert, le mari de Vitalina Varela est mort à Lisbonne et sa veuve débarque sans rien savoir de son histoire depuis son départ. Il y a quelques bribes d'information qui apparaissent, notamment grâce aux monologues de cette femme. D'autres personnages qui ont connu son époux en disent trop peu. Mais pour évoquer la misère des immigrants, Pedro Costa choisit la beauté sombre d'images qui déréalisent et poétisent le dénuement et l'infortune. Pourquoi pas, à partir du moment où l'on considère que Vitalina Varela est de l'art pour l'art et que chacun est libre ou non d'y trouver matière à s'extasier. S'y ennuyer pendant une partie des deux heures du film est aussi une option.

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le 26 janv. 2021

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