L'université était un bon terrain pour le burlesque et Harold Lloyd l'a compris mais en la tournant dans un angle un peu dramatique et profond et pas simplement une successions de gags.


Le jeune Harold (son personnage) se rêve à être l'étudiant le plus populaire de son université et pour cela, il va prendre les gimmicks d'un personnage de film d'étudiant qu'il adore, ce qui semble fonctionner, sauf qu'en vérité : tout le monde se fiche de lui dans son dos. Il n'est pas l'étudiant le plus apprécié mais le plus moqué. Et lorsqu'on lui fait s'en rendre compte : il n'a plus qu'une chose à faire, comme lui conseille son amoureuse : être lui-même, même si ça ne fera pas de lui l'étudiant le plus apprécié, mais Harold a encore des illusions : qui sait avec un match de foot ?


Le film se découpe en différentes parties comme autant de chances d'Harold de devenir populaire.
Les gags sont plus discrets et rares qu'à l'habitude chez Lloyd - quasi tous concentrés dans le morceau de bravoure de la fête d'automne où il montre toute la matière comique qu'on peut tirer d'un costume à peine cousu, c'est millimétré, d'une imagination de chaque instant et passant aussi par le visage d'Harold, toujours un peu en décalé en rapport avec ce qui vient de se dérouler - mais le fond est dramatique et c'est justement après la fête d'automne que le film devient plus sombre.


Et que l'on comprend l'angle qu'à choisit Lloyd : il montre le mal-être d'un jeune homme, désirant s'intégrer, plaire à tous, quitte à perdre son identité, ne pas être lui-même. Presque cent ans après, c'est toujours aussi pertinent. Partout dans le monde, dans le système scolaire, moi ou vous peut-être, avons chercher un jour à être populaire et qu'avions nous du sacrifier pour cela ? Ce que nous sommes et est ce que ça valait vraiment le coup ? Lloyd, éternel optimiste, acteur remarquable aussi bien comique que dramatique, laisse exprimer la rage de son personnage, lui laisse réaliser son rêve. C'est peut être une bonne chance de se battre pour cela.

Derrick528
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les films muets que j'ai vu et Une année, un film

Créée

le 15 nov. 2021

Critique lue 30 fois

Derrick528

Écrit par

Critique lue 30 fois

D'autres avis sur Vive le sport !

Vive le sport !
In_Cine_Veritas
6

Sain de corps et plein d'esprit

Dans Vive le sport !, Harold Lloyd ne ménage pas ses efforts et fait preuve d’un enthousiasme à toute épreuve. Le rythme du film demeure ainsi soutenu de bout en bout. Que Lloyd fasse office de...

le 6 avr. 2018

1 j'aime

Vive le sport !
greenwich
7

Vive le sport ! (1925)

Il s'agit d'un film burlesque muet en noir et blanc. Harold se prépare à entrer à l'université. Il s'est construit une image du monde universitaire à partir d'un film qu'il a vu et revu et à partir...

le 11 oct. 2014

1 j'aime

Vive le sport !
busterlewis
6

Critique de Vive le sport ! par busterlewis

Ce n'est pas parce qu'Harold Lloyd n'est jamais crédité à la réalisation de ses films qu'on ne peut pas dire qu'il n'en avait pas un contrôle absolu. Des films comme The Freshman sont faits sous son...

le 31 oct. 2012

1 j'aime

Du même critique

Love Sux
Derrick528
7

Retour aux sources

Avec le single "Bite Me" sorti il y a quelques mois : un son bien pop-rock et un clip qui nous rappelait les bonnes années 2000, il était clair qu'Avril Lavigne allait revenir à ses sources, à ce qui...

le 25 févr. 2022

3 j'aime

13 vies : Une vision du Japon
Derrick528
7

Traversées humaines

Cet anime anthologique est une adaptation d'"Human crossing" : manga publié entre 1981 et 1991. Il s'agit de 13 histoires indépendantes les unes des autres narrant les histoires de japonais(e)s...

le 10 sept. 2022

2 j'aime

Souvenirs goutte à goutte
Derrick528
9

Ce qu'il nous reste de notre jeunesse

J’ai continué mon cycle Takahata avec « Souvenirs goutte à goutte », c’est le film qui m’intriguait le plus dans la filmographie du réalisateur, ayant lu vaguement le pitch : d’une personne se...

le 7 oct. 2021

2 j'aime