Basé sur des témoignages de "filles publiques", "Vivre sa vie", par la curieuse mise à distance par Godard des faits qu'il décrit, par son un style faussement documentaire et l'emploi de plans séquences, s'éloigne notablement du cinéma "terroriste" pratiqué à l'époque par notre cher génie.


C'est que Godard travaille déjà dans l'écart entre parole et image, le son ne recouvrant pas forcément l'image (voir la scène où Anna Karina vendant ses charmes dans son hôtel est montrée sans paroles, avec en fond sonore le texte du code civil concernant la prostitution), que dans un monde où l'harmonie des mots et de l'image est brisée et travestie par de faux accords (les idéologies), il s'agit avant tout pour l'Art d'explorer un tel écart.


Mais le charme de "Vivre sa Vie" vient aussi et avant tout d'Anna Karina, radieuse égérie du cinéma godardien...


[Critique écrite en 1989]

EricDebarnot
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films de la Nouvelle Vague et Les meilleurs films de 1962

Créée

le 26 nov. 2014

Critique lue 735 fois

9 j'aime

2 commentaires

Eric BBYoda

Écrit par

Critique lue 735 fois

9
2

D'autres avis sur Vivre sa vie

Vivre sa vie
Cinemaniaque
5

Critique de Vivre sa vie par Cinemaniaque

J’ai un problème avec Godard. Pas le problème qu’a 90% de la population, à savoir un rejet en bloc de son cinéma pompeux, prétentieux, faussement artistique et mégalo. Pas celui de 5% de la...

le 20 janv. 2014

40 j'aime

3

Vivre sa vie
Truman-
8

Critique de Vivre sa vie par Truman-

Vivre sa vie : film en douze tableaux est comme son titre l'indique un tableau, enfin plusieurs d'après le titre mais comme un tableau Godard dépeint la beauté et la tristesse de la vie, celle d'une...

le 21 févr. 2014

30 j'aime

3

Vivre sa vie
Camille_H
9

Portos n'a jamais pensé de sa vie. Il meurt.

Nana. Le magasin de disques, Nana vit sa vie. Le Concierge, Jeanne d'arc, impasse. La police, interrogatoire. Le premier homme. La Chambre. Raoul, encore Raoul. Les Après-Midi, l'argent. Un jeune...

le 10 oct. 2014

28 j'aime

5

Du même critique

Les Misérables
EricDebarnot
7

Lâcheté et mensonges

Ce commentaire n'a pas pour ambition de juger des qualités cinématographiques du film de Ladj Ly, qui sont loin d'être négligeables : même si l'on peut tiquer devant un certain goût pour le...

le 29 nov. 2019

204 j'aime

150

1917
EricDebarnot
5

Le travelling de Kapo (slight return), et autres considérations...

Il y a longtemps que les questions morales liées à la pratique de l'Art Cinématographique, chères à Bazin ou à Rivette, ont été passées par pertes et profits par l'industrie du divertissement qui...

le 15 janv. 2020

190 j'aime

104

Je veux juste en finir
EricDebarnot
9

Scènes de la Vie Familiale

Cette chronique est basée sur ma propre interprétation du film de Charlie Kaufman, il est recommandé de ne pas la lire avant d'avoir vu le film, pour laisser à votre imagination et votre logique la...

le 15 sept. 2020

185 j'aime

25