Danse avec la star

Je n'ai pas du tout été sensible au "charme" sixties de cette comédie policière à la gloire de Brigitte Bardot : l'humour apparaît laborieux, et l'intrigue bancale. Quant à l'enquête menée par notre apprentie détective en jupons, afin d'innocenter son cher mari accusé de meurtre, elle s'apparente à une suite de décisions idiotes et d'initiatives improbables.

Certes, il ne faut pas prendre un tel divertissement trop au sérieux, et "Voulez-vous danser avec moi ?" a le mérite de diffuser une certaine légèreté désuète - symbolisée par la photo élégante et très colorée - qui plaira à certains nostalgiques, et avait séduit plus de 3 millions de curieux lors de sa sortie en salles.
Mais à titre personnel, c'est l'agacement voire l'ennui qui dominent, le réalisateur Michel Boisrond ne parvenant pas à insuffler un rythme efficace, ni dans les gags ni dans l'action. Ainsi, la scène de la découverte du cadavre est ratée, Boisrond ne trouvant pas la bonne distance ni les bons angles de caméra pour nous situer dans l'espace-temps.

Malgré un joli casting, l'interprétation ne m'a pas convaincu : certes, Bardot est une bombe (vêtue sur la fin d'une robe au décolleté incendiaire), mais reste une comédienne médiocre, qui minaude et joue souvent faux.
Henri Vidal, qui décèdera subitement peu après le tournage, offre le même genre de profil : beau mâle dans la force de l'âge, mais piètre comédien.
La sculpturale Dawn Adams et le grassouillet Dario Moreno ne relèvent guère le niveau.
On se consolera avec quelques seconds rôles : Noël Roquevert (amusant lorsqu'il doit danser le mambo), Philippe Nicaud en jeune danseur homosexuel, et un certain Serge Gainsbourg en maître-chanteur. Si ce dernier fait brièvement connaissance avec BB à cette occasion, leur coup de foudre devra attendre encore 8 ans...

On accordera au film quelques audaces bienvenues en cette fin des années 50, comme cette visibilité accordée aux homosexuels et aux travestis. Le dernier acte consacrée à la résolution de l'énigme (assez surprenante) constitue d'ailleurs le meilleur moment du film.
On observe également une certaine libéralisation des mœurs (malgré quelques rappels au patriarcat), en particulier au niveau des comportements amoureux : cela se traduit par des embrassades goulues entre mari et femme, dont je me serais bien passé.
C'est aussi dans ce film que vous pourrez voir Bardot tenter d'enfermer un nain dans un meuble minuscule, en le traitant de "vilain cafard".

Si ce type de situations vous met en joie, vous passerez sans doute un bon moment devant cette comédie policière. Dans le cas contraire, vous risquez d'être déçu autant que moi.