Riyadh Bicycle
Voir le premier film saoudien de l’histoire du cinéma entièrement tourné en Arabie Saoudite, qui plus est par une femme, cela inspire un profond respect et une certaine émotion. Dans un pays où il...
le 7 mars 2013
36 j'aime
1
Wadjda, 10 ans, habite en Arabie Saoudite. Elle rêve d'un vélo vert pour battre son ami à la course. La société ne voit pas cette atteinte à sa vertu d'un bon œil et sa mère le lui interdit alors. Wadjda décide alors de trouver l'argent par ses propres moyens.
Ce film a atteint une petite popularité du fait qu'il s'agit du premier film d'Arabie Saoudite réalisé par une femme, Haifaa Al-Mansou, de plus exporté à l'international. Seul un documentaire avait auparavant réussi. Le film semble effectivement s'adresser au public occidental, on y retrouve des codes familiers aux films américains, notamment le "quand on veut on arrive à tout".
Cette oeuvre m'a permis de découvrir le quotidien en Arabie Saoudite de deux femmes, Wadjda et sa mère, ainsi que leur relation. De l'Arabie Saoudite je ne connaissais pas grand chose, à part que c'est l'un des pays les plus radicaux en ce qui concerne la religion islamique, que les femmes n'y ont pas beaucoup de droits, y compris celui de conduire, et qu'elles doivent être représentées par un homme pour toute démarche officielle.
Savoir que le film est réalisé par une saoudienne m'a rassurée sur la vision pleine d'espoir qu'apporte ce film. Il y a du drame, bien sûr. Je me suis sentie outrée à l'idée qu'un enfant ne puisse faire de vélo à cause de son sexe. Ou porter des baskets. Wadjda joue admirablement son rôle de petite fille volontaire qui ne cherche pas à faire une révolution, mais simplement à jouer avec un ami, de manière égale. Celui-ci lui apprend à monter à vélo, naturellement, si ce n'est en cachotterie. Seuls les adultes semblent voir toute cette entreprise d'un mauvais œil.
La mère de Wadjda y compris. Elle ne semble pourtant pas y être personnellement contre, mais elle craint la société. Celle qui ne mettra jamais le nom de sa fille sur l'arbre généalogique de son mari. Celle qui permet à son mari de prendre une seconde femme et de la délaisser parce qu'elle n'a pas donné de fils. La mère semble tiraillée entre cette société qui la rejette et qui régit sa vie, et l'amour de sa fille qui persévère pour mériter son vélo.
J'ai trouvé de l'espoir dans ce film qui m'aura fait pleurer. Celui que peu à peu, les mentalités changent, que les hommes soutiennent les décisions et les envies des femmes. Peut-être que la vie y est en réalité moins sombre que le voile que j'imagine porté par la société saoudienne.
Pour plus de recommandations et de critiques, venez visiter Laketi Stories !
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Indélébiles : ces films qui vous marquent
Créée
le 27 sept. 2017
Critique lue 585 fois
2 commentaires
D'autres avis sur Wadjda
Voir le premier film saoudien de l’histoire du cinéma entièrement tourné en Arabie Saoudite, qui plus est par une femme, cela inspire un profond respect et une certaine émotion. Dans un pays où il...
le 7 mars 2013
36 j'aime
1
Wadjda est un premier film d'une réalisatrice qui se dit timide, discrète. Pourtant, une chose est sûre, ce premier essai ne passera pas inaperçu pour autant. Au delà du bruit médiatique qu'il a créé...
Par
le 18 févr. 2013
28 j'aime
10
Un regard occidental se porte sur ce film : il y voit des femmes et des gamines, soumises à l'homme, vouant leur vie à son service, être considérées comme des servantes chargées de tenir la maison et...
le 17 mai 2015
24 j'aime
7
Du même critique
Noragami nous plonge dans la mythologie japonaise et de ses nombreux dieux. Je n’y connais rien, mais après avoir vu cette première saison, j’ai déjà envie d’en savoir davantage ! Il y a trois...
Par
le 5 mai 2017
4 j'aime
Parked nous raconte l’histoire d’un type banal qui rentré en Irlande se retrouve à la rue, ou plutôt, sur le parking. Le premier rôle interprété par l’excellent Colm Meaney, qu’on retrouve en second...
Par
le 21 mars 2017
3 j'aime
S’il y a une chose qu’on ne peut pas reprocher aux films coréens, c’est de ne pas savoir faire la critique de leur pays. Terror Live est un film d’action tel que l’industrie les a définis : on a les...
Par
le 19 avr. 2017
3 j'aime