Wadjda, 10 ans, habite en Arabie Saoudite. Elle rêve d'un vélo vert pour battre son ami à la course. La société ne voit pas cette atteinte à sa vertu d'un bon œil et sa mère le lui interdit alors. Wadjda décide alors de trouver l'argent par ses propres moyens.


Ce film a atteint une petite popularité du fait qu'il s'agit du premier film d'Arabie Saoudite réalisé par une femme, Haifaa Al-Mansou, de plus exporté à l'international. Seul un documentaire avait auparavant réussi. Le film semble effectivement s'adresser au public occidental, on y retrouve des codes familiers aux films américains, notamment le "quand on veut on arrive à tout".


Cette oeuvre m'a permis de découvrir le quotidien en Arabie Saoudite de deux femmes, Wadjda et sa mère, ainsi que leur relation. De l'Arabie Saoudite je ne connaissais pas grand chose, à part que c'est l'un des pays les plus radicaux en ce qui concerne la religion islamique, que les femmes n'y ont pas beaucoup de droits, y compris celui de conduire, et qu'elles doivent être représentées par un homme pour toute démarche officielle.


Savoir que le film est réalisé par une saoudienne m'a rassurée sur la vision pleine d'espoir qu'apporte ce film. Il y a du drame, bien sûr. Je me suis sentie outrée à l'idée qu'un enfant ne puisse faire de vélo à cause de son sexe. Ou porter des baskets. Wadjda joue admirablement son rôle de petite fille volontaire qui ne cherche pas à faire une révolution, mais simplement à jouer avec un ami, de manière égale. Celui-ci lui apprend à monter à vélo, naturellement, si ce n'est en cachotterie. Seuls les adultes semblent voir toute cette entreprise d'un mauvais œil.


La mère de Wadjda y compris. Elle ne semble pourtant pas y être personnellement contre, mais elle craint la société. Celle qui ne mettra jamais le nom de sa fille sur l'arbre généalogique de son mari. Celle qui permet à son mari de prendre une seconde femme et de la délaisser parce qu'elle n'a pas donné de fils. La mère semble tiraillée entre cette société qui la rejette et qui régit sa vie, et l'amour de sa fille qui persévère pour mériter son vélo.


J'ai trouvé de l'espoir dans ce film qui m'aura fait pleurer. Celui que peu à peu, les mentalités changent, que les hommes soutiennent les décisions et les envies des femmes. Peut-être que la vie y est en réalité moins sombre que le voile que j'imagine porté par la société saoudienne.


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laketi
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le 27 sept. 2017

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